La maladie est extrêmement mortelle pour les volailles, à tel point que des troupeaux entiers sont souvent abattus même lorsqu’un seul oiseau est positif.
Dans une interview exclusive pour Reuters, des vétérinaires et des médecins expliquent que le virus aviaire s’est initialement propagé parmi plusieurs espèces d’oiseaux sauvages. Ceux-ci peuvent le transmettre aux volailles.
Désormais, la maladie est un problème qui sévit toute l’année, expliquent les médecins. Pour les éleveurs, c’est un combat au quotidien.
Les oiseaux aquatiques comme les canards et les oies peuvent désormais être porteurs de la grippe aviaire sans paraître malades. Ils la transmettent facilement aux volailles domestiquées comme les poulets et les dindes.
Ce sont principalement les oiseaux sauvages qui propagent le virus. Ils peuvent être porteurs de la maladie sans mourir et celle-ci se transmet parmi les élevages de volaille via leurs traces corporelles contaminées.
Reuters a interrogé plus d’une vingtaine de spécialistes et d’agriculteurs des quatre continents. Tous s’inquiètent de voir la prévalence de la grippe aviaire à l’état sauvage perpétuer le nombre de foyers dans les exploitations avicoles. Ce phénomène constitue une menace permanente pour l’approvisionnement alimentaire mondial.
Le personnel des installations avicoles doit désormais être à l’affût des foyers tout le long de l’année. Autrefois il était plus vigilant lors de la saison de migration printanière uniquement.
La grippe tue les stocks de volaille : le prix des œufs explose
Le prix des œufs de par le monde est monté en flèche en raison de la combinaison de la grippe aviaire et de l’inflation.
De ce fait, cette source des plus communes de protéines bon marché devient soudain assez coûteuse pour des millions de personnes.
Réapparition de la grippe aviaire en Chine, crainte de mutations
Les foyers du virus se sont répandus sur tout le continent américain, au nord comme au sud, en Europe, en Asie et en Afrique. Les diverses conditions météorologiques n’ont aucun impact sur la propagation et ne l’arrêtent en rien.
Les États‑Unis, la Grande‑Bretagne, la France et le Japon ont beaucoup souffert des pertes record de stocks de volailles au cours de l’année écoulée, laissant de nombreux agriculteurs désemparés.
Au début de 2022, une souche virulente est arrivée aux États‑Unis, génétiquement similaire aux cas de grippe aviaire en Europe et en Asie.
Selon les données du gouvernement américain, le nombre total de décès de volailles aux États‑Unis vient de franchir les 58 millions d’oiseaux, dépassant le précédent record de 2015.
Les agriculteurs des pays du Nord ont essayé de nouvelles stratégies pour protéger les volailles. Ils ont, par exemple, disposer des machines qui font du bruit pour effrayer les oiseaux sauvages.
Le virus de la grippe aviaire arrive en Amérique du Sud
Les pays d’Amérique du Sud signalent pour la première fois des cas de grippe aviaire. Le Pérou, l’Équateur et la Bolivie ont signalé leurs premiers cas au cours des derniers mois.
Pendant ce temps, le Brésil, premier exportateur mondial de poulets, reste jusqu’à présent exempt de cas, mais il est en état d’alerte.
Le ministre brésilien de l’agriculture, Carlos Favaro, a déclaré à Reuters que le pays avait enquêté sur trois cas suspects, mais que tous les résultats des tests étaient négatifs.
L’Équateur a imposé une urgence zoosanitaire de trois mois le 29 novembre, deux jours après la détection du virus, selon le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage du pays.
Plus de 1,1 million d’oiseaux sont morts en Équateur depuis lors, selon Reuters.
L’Argentine et l’Uruguay ont tous deux déclaré l’état d’urgence nationale après que les autorités ont confirmé la présence de la maladie le 15 février.
Les autorités médicales argentines ont découvert le virus chez des oiseaux sauvages, tandis que des échantillons provenant de cygnes morts en Uruguay se sont révélés positifs.
La grippe aviaire n’est généralement pas dangereuse pour l’homme
La grippe aviaire peut également infecter les mammifères sauvages et les humains, notamment ceux qui sont en contact avec des oiseaux infectés, mais l’Organisation mondiale de la santé estime que le risque pour l’homme est faible.
Rose Acre Farms est le deuxième plus grand producteur d’œufs aux États‑Unis. Le PDG Marcus Rust a déclaré à Reuters que l’entreprise avait perdu environ 1,5 million de poules dans une ferme du comté de Guthrie, dans l’Iowa, l’année dernière.
Désormais, tout le personnel entrant dans les poulaillers doit d’abord prendre une douche et éliminer toute trace de virus potentielle.
Une autre ferme située dans le comté de Weld, dans le Colorado, a été touchée deux fois en six mois environ. Plus de 3 millions de poules ont dû être abattues. Le PDG conclut : « On s’est fait avoir. On s’arrache les cheveux. »
Selon Marcus Rust, ce sont les oies sauvages survolant les champs avoisinants qui ont infecté ses poules. Le vent propage le virus jusque dans les poulaillers.
En termes de prévention, les vaccinations sont loin de constituer une solution parfaite. Ils ne font que réduire la propagation sans éliminer la maladie. Par ailleurs, expliquent les médecins à Reuters, les vaccins rendent aussi plus difficile la détection du virus parmi les oiseaux.
Toutefois, le Mexique et l’Union européenne mettent actuellement en œuvre ou envisagent de mettre en œuvre des vaccinations pour leurs stocks de volailles.
Reuters a contribué à cet article.
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