Le chef de la diplomatie hongroise a accusé mercredi l’ONU de répandre des mensonges à propos de la politique migratoire de son pays et de vouloir mettre la Hongrie « sous tutelle », assurant que son pays « ne sera jamais un pays de migrants ».
« La Hongrie ne sera jamais un pays de migrants. Nous protégerons toujours la sécurité du peuple hongrois. Nous ne permettrons jamais qu’un seul migrant illégal entre sur le territoire de notre pays », a déclaré Peter Szijjarto devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.
S’exprimant devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, Peter Szijjarto, a accusé « certains fonctionnaires de l’ONU », sans les nommer, de « répandre des mensonges (…) scandaleux et inacceptables » à propos de la Hongrie.
Le ministre hongrois a épinglé ces fonctionnaires de l’ONU pour avoir publié des documents, sans les citer, qui ne sont qu’un « recueil de mensonges » sur la Hongrie.
Il a assuré que ces « documents remettent essentiellement en question la maturité du peuple hongrois, sa capacité à prendre ses propres décisions concernant l’avenir de son propre pays, et ces documents suggèrent qu’il serait préférable de placer la Hongrie sous tutelle ».
Pour M. Szijjarto, « il est évident que les fonctionnaires de l’ONU qui répandent ces mensonges au sujet de la Hongrie sont des fonctionnaires qui font preuve de partialité sur la question migratoire. Mais je dois vous dire que la Hongrie ne sera jamais un pays de migrants ».
« Nous ne permettrons jamais qu’un seul migrant illégal entre sur le territoire de notre pays. La Hongrie restera un pays de Hongrois, qui est heureux et qui est fier de son histoire vieille de plus de 1 000 ans et de sa culture et traditions chrétiennes », a-t-il insisté.
Le 11 septembre, la Hongrie avait déjà rejeté les critiques du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, qui avait dit la veille avoir pris connaissance de « rapports choquants » selon lesquels de la nourriture a été refusée à des migrants détenus dans des zones de transit.
La Haut-Commissaire, Michelle Bachelet, avait aussi épinglé les mesures récemment adoptées par la Hongrie « pour permettre aux autorités d’arrêter, d’inculper pénalement et d’expulser immédiatement des zones frontalières hongroises tout avocat, conseiller, bénévole ou membre de la famille résidant légalement soupçonné d’aider une personne à présenter une demande d’asile, d’obtenir un permis de séjour ou d’entreprendre toute autre action parfaitement légale ».
« Un dialogue constructif avec les gouvernements avant de tirer des conclusions hâtives ferait certainement progresser notre cause commune de promotion et de protection des droits de la personne », lui avait répondu le 11 septembre l’ambassadrice hongroise, Zsuzsanna Horvath, devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, balayant les diverses accusations du Haut-Commissariat.
Mais le même jour, un groupe de Rapporteurs spéciaux de l’ONU en droits de l’Homme avait vivement critiqué les nouvelles mesures prises par la Hongrie « pour empêcher les migrants et les réfugiés d’entrer dans le pays ».
Ces experts ont également appelé les « institutions européennes à continuer à faire face à la détérioration de la situation des droits de l’Homme en Hongrie et à prendre des décisions reflétant les valeurs fondamentales de l’Union européenne ».
Dans un vote inédit, le Parlement européen a activé une procédure pouvant conduire à des sanctions contre la Hongrie. Il est reproché à Budapest de bafouer les libertés et valeurs de l’UE dans la presse, à l’université, contre les minorités et les migrants et en matière de corruption et d’indépendance de la justice, ce que la Hongrie conteste.
D. S avec AFP
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