La junte militaire birmane a utilisé une « bombe à vide » lors d’une frappe aérienne sur un village qui a fait au moins 170 morts en avril, a affirmé mardi l’ONG Human Rights Watch.
Une bombe à vide, ou « thermobarique », est une arme qui génère deux explosions : la première répand un gaz et la seconde l’enflamme, créant une grosse boule de feu qui aspire tout l’oxygène dans la zone d’effet et génère une très forte onde de choc.
Tuer des civils, un crime de guerre
Selon HRW, la junte birmane a utilisé ce type de bombe lors d’un raid aérien mi-avril sur le village de Pazi Gyi, dans le centre du pays. Au moins 170 personnes y ont trouvé la mort, selon les médias locaux et les habitants. Cette attaque a provoqué un tollé international. Human Rights Watch a dit s’être appuyé sur 59 photos des dépouilles de victimes et sur une vidéo du lieu d’impact pour conclure à l’utilisation d’une bombe à vide. Ce dispositif n’est pas banni par les conventions militaires internationales. Son explosion a causé « des pertes civiles disproportionnées (…) et relève d’un apparent crime de guerre », a estimé l’organisation.
La junte a confirmé être à l’origine de la frappe, mais a soutenu qu’elle visait un rassemblement d’opposants armés, et assuré que des combattants anti-coup d’État en uniforme figuraient parmi les victimes. « Les personnes tuées ne le sont pas uniquement à cause de notre attaque », avait affirmé son porte-parole Zaw Min Tun, faisant état de « mines » plantées par des opposants autour de la zone.
Des efforts restés infructueux
La crise en Birmanie doit dominer les débats entre les dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), réunis en sommet jusqu’à jeudi en Indonésie. Ses efforts pour apaiser la situation sont pour l’instant restés infructueux, face à un régime militaire sourd aux condamnations internationales qui refuse le dialogue avec ses opposants, composés notamment d’ex-parlementaires, des Forces de défense du peuple (PDF) – la nouvelle opposition pro-démocratie – et des groupes armés issus des minorités ethniques.
Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à imposer un embargo sur la Birmanie, à traduire la junte devant la Cour pénale internationale (CPI) et à prononcer des sanctions financières contre elle. L’organisation a exhorté le Conseil et l’Asean à « revoir leur approche inefficace », contre le régime militaire.
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