L’ancien chargé de mission à l’Élysée avait demandé l’annulation de ces enregistrements diffusés en janvier 2019 par Médiapart qu’il considérait comme des « preuves déloyales » de la violation de son contrôle judiciaire.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a rejeté ce mardi d’invalider les enregistrements d’une rencontre entre Alexandre Benalla et Vincent Crase en violation de leur contrôle judiciaire, qui les avait brièvement conduits en prison en février 2019, a indiqué une source judiciaire.
« C’est une déception », a regretté l’avocat de Vincent Crase, selon 20 Minutes.
Les enregistrements, diffusés par Mediapart le 31 janvier 2019, avaient révélé que l’ancien collaborateur du président Macron et son ami, ex-employé de LREM, s’étaient retrouvés le 26 juillet 2018, quatre jours après leur mise en examen dans l’affaire des violences du 1er-Mai.
Sur la bande vidéo, on entend Alexandre Benalla qui se vante : « Truc de dingue, le « patron » (Emmanuel Macron, ndlr), hier soir il m’envoie un message (SMS), il me dit : ‘Tu vas les bouffer. Tu es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma (Ismaël Emelien, conseiller spécial du président, ndlr) … on attend Le Monde, machin… »
Preuve déloyale
La publication de ces captations sonores, dont l’origine reste inconnue, avait conduit les juges à révoquer le contrôle judiciaire des deux hommes et à les placer en détention provisoire le 19 février 2019. Ils avaient obtenu en appel leur remise en liberté une semaine plus tard.
La défense des deux hommes contestait la validité du recours à ces enregistrements par la justice, soupçonnant qu’ils aient été réalisés par des services de renseignement. Si cette hypothèse, non démontrée, était avérée, de tels enregistrements, non déclarés par les services, constitueraient une preuve déloyale dans la procédure judiciaire.
L’ancien chargé de mission de l’Élysée avait saisi la justice estimant que les enregistrements révélés par Mediapart constituaient des « preuves déloyales ». https://t.co/i4WUBje2uW
— Anticor (@anticor_org) March 3, 2020
Une plainte au pénal
Après leur diffusion par Mediapart, les deux hommes avaient par ailleurs déposé une plainte au pénal pour « détention illicite d’appareils ou dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interceptions », « atteinte à l’intimité de la vie privée », « atteinte à la représentation de la personne » et pour « faux ».
Le parquet de Paris a, de son côté, chargé la Brigade criminelle d’identifier les conditions d’enregistrement et l’origine de ces mystérieuses captations. Dans ces enregistrements, les deux hommes évoquaient notamment le contrat de sécurité signé entre la société de M. Crase et un oligarque russe, Iskander Makhmudov, visé par une enquête du parquet national financier.
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