Le ferry Maria Galanta a repris mercredi ses rotations entre Mayotte et l’île voisine d’Anjouan (Comores), suspendues depuis le 24 avril, alors que la France mène des opérations contestées contre l’immigration illégale sur son territoire de l’océan Indien.
Le navire a quitté le port de Dzaoudzi à 12h00 locales (11h00 à Paris), a constaté un photographe travaillant pour l’AFP. Selon la préfecture de Mayotte, le Maria Galanta transporte 17 passagers commerciaux et vingt Comoriens en situation irrégulière sur le territoire français : 4 ayant accepté un « départ volontaire » et 16 faisant l’objet d’une « reconduite à la frontière ». Le bateau doit arriver au port anjouanais de Mutsamudu vers 16h00 locales (15h00 à Paris).
Fermeture des ports aux Comores
Le gouvernement comorien avait prévenu lundi qu’il n’accueillerait que les Comoriens en situation irrégulière volontaire pour rentrer au pays, dans un contexte de bras de fer avec Paris sur le sujet. Le Maria Galanta n’avait pas effectué de traversée depuis le 24 avril, les Comores ayant ce jour-là décrété la fermeture de leurs ports pour protester contre la volonté des autorités françaises d’expulser massivement des Comoriens en situation illégale dans le cadre de l’opération « Wuambushu ».
Trois jours plus tard, la compagnie maritime SGTM, qui opère les rotations, avait indiqué que la liaison restait suspendue « jusqu’à nouvel ordre », compte tenu d’un « contexte » confus.
Des membres d’un « collectif des citoyens de Mayotte » soutenant l’opération Wuambushu étaient présents mercredi au port de Dzaoudzi. Ils avaient menacé de bloquer le départ du Maria Galanta s’il n’embarquait pas de Comoriens en situation irrégulière. « Ils ne sont qu’une vingtaine à bord, mais c’est déjà un début », s’est réjouie auprès de l’AFP Safina Soula, la présidente du collectif, présente sur le quai pour s’assurer du départ du navire.
« Nous attendons de voir comment il sera reçu aux Comores », a-t-elle ajouté. Les membres de son collectif ont bloqué depuis le 4 mai l’accès à plusieurs centres de soins de Mayotte pour réclamer une intensification des opérations de lutte contre l’immigration illégale et de « décasage » des bidonvilles sur l’île.
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