Une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis a soumis au FBI une liste de plus de 81.000 personnes pour violation des droits de l’homme, parmi lesquelles des médecins chinois et des responsables du Parti communiste chinois (PCC).
Le 27 avril, l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong, WOIPFG), qui depuis sa création en 2003, enquête sur la persécution des pratiquants de Falun Gong par le PCC en Chine, a annoncé qu’elle avait soumis la liste au FBI. L’organisation appelle l’agence à prendre des mesures légales. La liste renseigne les noms de 81.340 personnes qui auraient été impliquées dans la persécution des pratiquants de cette discipline spirituelle.
« Les responsables du FBI ont fait part de leur intérêt pour cette liste et de leur intention d’inscrire les personnes dont la culpabilité a été prouvée sur leur liste d’interdiction d’entrée aux États-Unis et de prendre les disposition nécessaires [pour l’application de cette mesure] », a déclaré l’organisation à but non lucratif dans un communiqué.
La liste comprend 9011 personnes « soupçonnées d’être impliquées » dans le système de prélèvements forcés d’organes orchestré par le régime chinois, dont un certain nombre sont affiliées à des institutions médicales et des hôpitaux chinois.
52.063 autres personnes figurant sur la liste ont fait l’objet d’une enquête du WOIPFG pour leur implication présumée dans « la planification et l’exécution d’arrestations illégales, de détentions arbitraires et de tortures de pratiquants de Falun Gong ».
Depuis 1999, les pratiquants de Falun Gong sont persécutés en Chine. Cette année-là, la persécution brutale lancée par le dirigeant du PCC de l’époque, Jiang Zemin, visait à éradiquer la pratique. Avant d’être banni en Chine, le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, jouissait d’une grande popularité dans le pays, avec environ 70 millions de personnes y adhérant, selon les estimations officielles de l’époque.
Selon le Centre d’information sur le Falun Dafa, des millions de pratiquants du Falun Gong ont été détenus dans des prisons, des camps de travail et d’autres installations, et des centaines de milliers d’entre eux ont été torturés. Beaucoup ont été tués, certains pour approvisionner en organes la lucrative industrie de la transplantation organisée par le régime communiste.
En 2019, le Chinal Tribunal, un tribunal populaire indépendant établi à Londres, a conclu que le prélèvement forcé d’organes est pratiqué depuis des années dans toute la Chine « à grande échelle » et que les pratiquants du Falun Gong ont été l’une, et probablement « la principale source » d’approvisionnement en organes humains.
« La transmission des documents récemment soumis au FBI a pour but de consolider les efforts globaux de la société en révélant les preuves de cette persécution, afin que les persécuteurs soient traduits en justice », a déclaré l’organisation à but non lucratif.
Un génocide
Wang Zhiyuan, président du WOIPFG, a déclaré à Epoch Times que la persécution du Falun Gong par le PCC est « un crime de génocide et un crime contre l’humanité ».
« Le WOIPFG continuera à enquêter sur la conduite criminelle de toutes les institutions, organisations et personnes impliquées dans la persécution du Falun Gong », a déclaré M. Wang.
Sur la liste soumise au FBI figurent également 9109 personnes du « Bureau 610 » du PCC et 11.157 personnes affiliées à la Commission des affaires politiques et juridiques (PLAC), un organe du Parti qui supervise les questions judiciaires et de sécurité en Chine.
Le Bureau 610 – nommé ainsi en référence à sa date de création, le 10 juin 1999 – avait été créé par Jiang Zemin, avec pour seule raison d’être, l’exécution de ses ordres de persécuter les pratiquants de Falun Gong. Le bureau devait fonctionner de manière analogue à la Gestapo de l’Allemagne nazie, avec des pouvoirs supérieurs à ceux des tribunaux et de la police du pays.
Des documents internes obtenus par Epoch Times montrent que, si le Bureau 610 a été officiellement dissous entre 2018 et 2019, ses fonctions ont été fusionnées à celles d’autres organes du PCC, dont la PLAC et le ministère de la Sécurité publique.
En 2019, des pratiquants de Falun Gong des États-Unis ont soumis une liste de personnes ayant commis des violations des droits de l’homme, exhortant le département d’État à refuser l’entrée de ces personnes aux États-Unis.
Le 25 avril, le représentant Chris Smith et le sénateur Jeff Merkley, respectivement président et coprésident de la Commission exécutive du Congrès sur la Chine, ont publié une déclaration appelant la Chine à « mettre fin à la persécution du Falun Gong qui dure depuis un quart de siècle ».
Cette journée marquait le 25e anniversaire d’une manifestation pacifique ayant eu lieu en Chine, le 25 avril 1999, lorsque quelque 10.000 pratiquants de Falun Gong venus de tout le pays, se sont présenté à la place Zhongnanhai, le siège du gouvernement central, à Pékin, afin de faire valoir leur droit à pratiquer librement leur croyance.
Chris Smith et Jeff Merkley avaient publié une déclaration antérieure le 23 avril, appelant Pékin à libérer Zhou Deyong, dont la femme et le fils vivent désormais en Floride.
« Zhou Deyong a été injustement détenu il y a trois ans dans le cadre de la persécution du Falun Gong et purge une lourde peine de huit ans d’emprisonnement », ont-ils écrit sur la plateforme de médias sociaux X.
« Les présidents [de la Commission] exigent la libération inconditionnelle de Zhou ainsi que de toutes les personnes emprisonnées dans le cadre de la persécution du Falun Gong par le régime communiste depuis près d’un quart de siècle.»
Eva Fu a contribué à ce rapport.
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