La Lituanie accuse la Russie d’avoir orchestré des incendies de colis en Pologne, en Allemagne et au Royaume-Uni

Un conseiller à la sécurité nationale du président lituanien a déclaré que le sabotage du dépôt faisait partie d'« opérations cinétiques non conventionnelles contre les pays de l'OTAN ».

Par Owen Evans
7 novembre 2024 12:09 Mis à jour: 7 novembre 2024 12:09

Un conseiller présidentiel lituanien a affirmé que la Russie était à l’origine d’une série de colis explosifs envoyés à des pays européens.

Selon Kestutis Budrys, conseiller à la sécurité nationale du président lituanien Gitanas Nauseda, une mystérieuse vague de sabotage survenue au début de l’année dans des dépôts de courrier en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Pologne, qui aurait pu provoquer l’explosion d’un avion, serait l’œuvre de la Russie.

« Je peux affirmer que cela fait partie des opérations cinétiques non conventionnelles contre les pays de l’OTAN menées par les services de renseignement militaire russes », a déclaré M. Budrys à l’agence Reuters le 5 novembre.

« Nous constatons que ces opérations sont en train de s’intensifier : leur objectif est de porter atteinte aux infrastructures et de mener des actions qui pourraient finir par tuer des gens. »

Epoch Times a contacté le gouvernement russe pour obtenir des commentaires.

M. Budrys a déclaré mardi à la radio Ziniu : « Nous disons à nos alliés que ce n’est pas un hasard, que ça fait partie des opérations militaires ».

« Nous devons les neutraliser et les arrêter à la source, et cette source, ce sont les services de renseignement militaire russes », a-t-il déclaré.

La procureure générale de Lituanie, Nida Grunskiene, a déclaré aux journalistes à Vilnius que les autorités enquêtaient sur les colis et que des arrestations avaient eu lieu « en Lituanie et ailleurs ».

« Notre enquête se poursuit de manière intensive, en coopération avec des institutions d’autres pays », a-t-elle ajouté. « À l’heure actuelle, des personnes sont en état d’arrestation, mais je n’en donnerai pas le nombre pour ne pas nuire à l’enquête. »

Selon Reuters, c’est la première fois qu’un responsable lituanien accuse les services de renseignement militaire russes d’un acte de sabotage précis.

Les autorités polonaises ont fait savoir en octobre qu’elles avaient arrêté quatre personnes dans le cadre d’une enquête sur des colis explosifs envoyés par coursier à des pays de l’UE et à la Grande-Bretagne, qui faisaient partie d’un complot dont l’objectif final était d’envoyer des colis de ce type aux États-Unis et au Canada.

Les autorités polonaises ont indiqué qu’il s’agissait de services de renseignement étrangers, sans nommer spécifiquement la Russie.

Dans une déclaration faite le 25 octobre, le procureur polonais Katarzyna Calow-Jaszewska a indiqué que « les activités du groupe consistaient en des actes de sabotage et de détournement liés à l’envoi de colis contenant des explosifs camouflés et des matières dangereuses via des sociétés de transport de courrier vers les pays de l’Union européenne et la Grande-Bretagne, qui se sont enflammés ou ont explosé spontanément au cours du transport terrestre et aérien ».

« L’objectif du groupe était également de tester le canal de transfert de ces colis, qui devaient finalement être envoyés aux États-Unis d’Amérique et au Canada. »

Incendies

En octobre, les autorités allemandes ont déclaré qu’elles enquêtaient sur plusieurs incendies provoqués par des engins incendiaires dissimulés à l’intérieur de colis dans un entrepôt de Leipzig au début de l’année.

En août, les autorités allemandes ont averti les entreprises que des colis dangereux pouvaient être en circulation après plusieurs incidents au cours desquels des marchandises envoyées par des particuliers dans un certain nombre de pays européens ont pris feu pendant leur transit.

À l’époque, Thomas Haldenwang, chef du service de renseignement intérieur allemand, avait déclaré devant une commission parlementaire que l’Allemagne avait échappé de justesse à un accident d’avion lorsqu’un colis de fret aérien avait pris feu.

Le président de l’Office de protection de la Constitution, Thomas Haldenwang, arrive pour présenter le rapport 2023 de l’agence (Verfassungsschutzbericht 2023) le 18 juin 2024 à Berlin, en Allemagne. (Sean Gallup/Getty Images)

Selon une lettre que les autorités allemandes ont envoyée aux entreprises en août, les colis contenaient des appareils électroniques grand public et des récipients renfermant des liquides, qui auraient été préparés dans l’intention d’endommager l’infrastructure logistique.

La police antiterroriste britannique cherche également à savoir si des espions russes ont placé une bombe dans un colis qui a pris feu le 22 juillet dans l’entrepôt de DHL à Minworth, près de Birmingham.

Le directeur général du service de sécurité britannique (MI5), Ken McCallum, a déclaré en octobre que le service de renseignement militaire russe GRU tentait de semer la pagaille en Grande-Bretagne et en Europe.

« Le GRU, en particulier, est en mission permanente pour semer la pagaille dans les rues britanniques et européennes : nous avons vu des incendies criminels, des sabotages et bien d’autres choses encore », a-t-il poursuivi, refusant de donner d’autres détails.

L’ambassade de Russie à Londres a dit rejeter catégoriquement ces « allégations sans fondement ».

Avec Reuters et PA.

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