Le ministère lituanien de la Défense a mis en garde mercredi les institutions publiques et les consommateurs du pays contre l’usage de téléphones chinois, s’inquiétant notamment de possibles failles de sécurité et de fuites de données.
« Les risques dont nous parlons sont réels », a déclaré à l’AFP le vice-ministre de la Défense Margiris Abukevicius.
Ces propos surviennent après que le Centre national de cybersécurité a détecté des risques sur certains modèles de téléphones des constructeurs chinois Huawei et Xiaomi.
Le vice-ministre lituanien de la Défense relève qu’environ 200 institutions publiques des États baltes utilisent des appareils de fabrication chinoise et il estime que le secteur public dans son ensemble « ne devrait pas faire usage » d’équipements chinois.
« C’est la meilleure mesure pour réduire les risques », a insisté le vice-ministre.
Un rapport du Centre national de cybersécurité estime notamment que les téléphones Xiaomi sont capables de détecter et de censurer des phrases tels que « vive l’indépendance de Taïwan » ou « Tibet libre ».
Cité par la BBC, un porte-parole de Xiaomi a affirmé que les appareils du constructeurs « ne censuraient pas les communications vers ou en provenance de ses utilisateurs ».
Des programmes infectés par des virus
En ce qui concerne Huawei, le rapport affirme que les appareils de la marque constituent une menace car ils redirigent automatiquement les utilisateurs vers des boutiques d’applications tierces susceptibles d’héberger des programmes infectés par des virus.
Des critiques que Huawei a lui aussi rejetées, affirmant par la voix d’un porte-parole que les questions de cybersécurité et de confidentialité constituent pour lui « une priorité absolue ».
« Huawei effectue des contrôles de sécurité réguliers pour s’assurer que l’utilisateur ne télécharge que les applications sécurisées », a-t-il ajouté.
Huawei a lancé au début de l’été son système d’exploitation maison pour ses smartphones, HarmonyOs, après avoir été privé de licence Android, propriété de Google, à la suite des sanctions américaines.
L’espionnage pour le compte de Pékin
Les États-Unis, qui accusent le groupe de télécoms de pouvoir espionner pour le compte de Pékin, lui ont aussi interdit l’accès au marché américain.
Les relations entre la Lituanie, membre de l’Union européenne, et la Chine sont notoirement tendues depuis plusieurs semaines, notamment après que le premier a quitté en mai le forum « 17+1 » qui réunit Pékin et des pays d’Europe centrale et orientale, y voyant un facteur de division des Européens.
Mi-août, la Chine a de son côté rappelé son ambassadeur en Lituanie après le feu vert du pays balte à l’ouverture d’une représentation de Taïwan, que Pékin considère comme une de ses provinces.
Pékin a également ordonné à Vilnius de rappeler son ambassadrice en poste en Chine.
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