La lutte contre le coronavirus à Taïwan donne une leçon au monde entier

Par Young Kim
7 avril 2020 17:34 Mis à jour: 8 avril 2020 09:28

Les États-Unis font face à un défi unique, le coronavirus mortel. Des réajustements massifs sont imposés aux Américains avec une « distanciation sociale » et des ordres de confinement. Nous vivons une période de grande incertitude et d’inquiétude alors que notre économie ralentit de façon spectaculaire.

Les experts avertissent à juste titre que les Américains sont beaucoup plus nombreux à mourir, surtout parmi les personnes âgées et les malades. Pendant ce temps, les autorités de Washington, D.C. et des États fédérés s’efforcent de faire face à cette crise sans précédent.

Le monde entier est impliqué, la plupart des pays sont touchés par ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré être une pandémie. Chaque pays réagit cependant différemment.

La coordination internationale de la lutte contre le coronavirus est essentielle. Il est également important de tirer profit des « meilleures stratégies » mises en œuvre par les gouvernements qui ont le mieux réussi à relever ce défi sanitaire majeur. Taïwan se trouve en tête de la liste.

Avec une population de 23 millions d’habitants, Taïwan compte, au 29 mars, environ 300 cas de coronavirus déclarés et trois décès. Ces chiffres sont impressionnants, compte tenu de la proximité de l’île avec la Chine, d’où le virus est originaire, et du grand nombre de déplacements entre Taïwan et la Chine. En janvier, lorsque des cas de coronavirus ont fait leur apparition en Chine, Taïwan a été considéré par les experts sanitaires comme l’un des pays les plus à risque.

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Le faible nombre de cas à Taiwan n’est pas une coïncidence. Selon un rapport, les autorités taïwanaises ont pris 124 mesures à partir de décembre, lorsque la plupart des pays du monde ont ignoré la menace. Parmi ces actions, Taïwan a créé un centre de commandement, qui a organisé des réunions d’information quotidiennes, a envoyé une équipe d’enquête en Chine, a imposé des restrictions de voyage et des quarantaines, et a limité l’exportation de matériel médical.

Taiwan a également mené une campagne de communication exemplaire et utilisé de manière impressionnante les technologies de l’information. Les experts notent que Taïwan a tiré les leçons de l’expérience du SRAS il y a 17 ans, lorsqu’il a été fortement touché.

L’efficacité de la réponse taïwanaise est d’autant plus impressionnante que Taïwan n’est pas membre de l’Organisation mondiale de la santé. Pékin a toujours refusé l’adhésion de Taïwan à l’OMS en raison de sa politique de longue date qui consiste notamment à isoler l’île et réduire son autonomie juridique.

Aujourd’hui, l’OMS classe Taïwan parmi les provinces chinoises. Alors que la Chine a autorisé le gouvernement taïwanais de Ma Ying-jeou, qui a adopté une position conciliante avec le Parti communiste chinois, à avoir un « statut d’observateur » à l’OMS de 2009 à 2016, lui permettant d’assister à la réunion politique annuelle, cette situation a changé avec l’élection en 2016 de Tsai Ing-wen, qui défend explicitement la souveraineté de facto de Taïwan.

Aujourd’hui, Taïwan est pratiquement exclue de l’OMS. Elle reçoit des informations des États-Unis, du Japon et d’autres pays. Certains disent que ce système fonctionne assez bien. Mais ce n’est pas le cas.

Le monde, par l’intermédiaire de l’OMS, a beaucoup à apprendre de Taïwan. Pour y parvenir, Taïwan doit avoir un siège à l’OMS.

À plusieurs reprises, le Congrès américain a rejeté cette idée folle d’exclure Taïwan de l’OMS. Il a adopté des résolutions approuvant son admission, tout en demandant au département d’État de faire pression pour que Taïwan soit admise.

L’administration Trump a également soutenu Taïwan dans ce domaine. Son ambassadeur auprès des Nations unies à Genève vient d’exhorter l’OMS à « s’engager directement avec les autorités taïwanaises de santé publique sur les mesures à prendre ».

De nombreux pays ont exprimé leur soutien face à la pandémie sanitaire actuelle. Le Japon, le Canada et l’Union européenne figurent sur cette liste. Seul Pékin fait obstacle.

Aucun pays ne peut répondre parfaitement à cette crise. Le coronavirus est un défi unique, et des leçons doivent être tirées en cours de route. C’est une menace constante, et aucun pays n’est à l’abri. Taïwan doit également composer avec des voyageurs qui reviennent de zones fortement infectées. Pour y faire face, la base de données nationale relative à la santé a été fusionnée avec la base de données sur l’immigration et les douanes, ce qui permet à son gouvernement d’identifier ceux qui doivent être isolés.

À travers tout cela, Taïwan a montré la voie. Sa réussite est d’autant plus impressionnante qu’elle est isolée de l’OMS. Avec le COVID-19 qui balaie le monde, il semble impératif de mettre de côté la politique et de laisser Taïwan rejoindre l’OMS en tant que membre à part entière.

On ne peut pas faire de la politique avec la santé mondiale. Ce n’est pas la première, et certainement pas la dernière pandémie de cette ampleur, et le monde doit être mieux préparé grâce à un partage des meilleures pratiques en temps utile.

Les États-Unis et le monde ont beaucoup à apprendre de la formidable réaction de Taïwan.

Young Kim est un ancien membre de l’Assemblée d’État et est actuellement candidate républicaine pour le 39e district du Congrès californien.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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