Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, est mis en examen dans l’affaire des « Mutuelles de Bretagne », révélée en mai 2017 par Le Canard Enchainé.
M. Ferrand, qui conteste toute irrégularité, est soupçonné de « prise illégale d’intérêts » après que les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirigeait à l’époque, ont décidé en 2011 de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne.
Cette dernière a été placée jeudi soir sous le statut de témoin assisté pour « complicité de prise illégale d’intérêts et recel » après avoir été entendue toute la journée par les trois juges lillois en charge de l’enquête, a annoncé à l’agence France Presse (AFP) le parquet de Lille.
La procédure portée par l’association Anticor, partie civile, reprend le fil d’une première enquête lancée en juin 2017, après des révélations du Canard enchaîné qui avaient poussé M. Ferrand à quitter le gouvernement après un mois à peine. Elle avait été classée sans suite par le procureur de Brest en octobre suivant. Le parquet avait invoqué la prescription pour la prise illégale d’intérêts, et jugé que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie n’étaient pas constituées.
@GillesLeGendre, sur Richard Ferrand :
« Ce qui lui vaut aujourd’hui cette mise en examen, c’est la plainte d’une association. Est-ce qu’une association peut peser sur le fonctionnement normal des institutions ? La réponse est non ! ».
#AudreyAndCo @audrey_crespo @LCI. pic.twitter.com/8VbfqK8vtr
— Audrey & Co (@AudreyAndCoLCI) September 12, 2019
15 heures d’interrogatoire
Dans la nuit de mercredi à jeudi à l’issue d’un « interrogatoire de première comparution » de près de 15 heures au tribunal de grande instance de Lille, M. Ferrand a assuré prendre « acte de cette mesure procédurale qui va lui permettre de pouvoir se défendre dans ce dossier » et a ajouté « rester serein sur l’issue de la procédure, au regard du classement sans suite de l’ensemble des griefs de la première plainte » en octobre 2017, « d’autant plus qu’aucun élément nouveau n’a été versé à ce dossier dans lequel il n’y a ni préjudice ni victime ».
Le quatrième personnage de l’État a aussitôt annoncé, dans un communiqué transmis à l’AFP, être « déterminé à poursuivre (sa) mission » à la tête de l’Assemblée.
La Macronie fait bloc autour de M. Ferrand
Le chef de l’État lui maintient « toute sa confiance », avait déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.
C’est « un homme loyal, droit, qui a un parcours politique exemplaire », a-t-elle insisté en demandant de respecter « la présomption d’innocence ».
En #Macronie …. Richard #Ferrand est un modèle ! https://t.co/wBbdsIJ2uh
— Angry_Bisounours (@lapin47) September 12, 2019
Sur TF1 jeudi soir, le Premier ministre a exprimé son « amitié réelle » et son « soutien total » à Richard Ferrand, estimant qu’il pouvait « continuer à assurer la présidence de l’Assemblée nationale dans de bonnes conditions ».
En juin 2017 sur RTL, Edouard Philippe déclarait : « Lorsqu’un ministre est mis en examen, il convient qu’il démissionne immédiatement ».
Aujourd’hui, Edouard Philippe apporte son « soutien total » à Richard #Ferrand.
La Présidence de l’Assemblée vaut-elle moins qu’un Ministère ? pic.twitter.com/sZjpL9HWyB
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) September 12, 2019
Le chef du gouvernement s’est également dit confiant « dans sa capacité à faire valoir son innocence lorsqu’il pourra le faire devant un tribunal ».
La mise en examen de M. Ferrand est un coup dur pour la majorité, dont trois autres poids lourds, François Bayrou, Marielle de Sarnez et la nouvelle commissaire européenne Sylvie Goulard, ont été entendus mardi et mercredi dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires MoDem.
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