À Saint-Vaast-en-Chaussée, dans la Somme, cinq habitants d’une même rue ont contracté une sclérose latérale amyotrophique (SLA) en une quinzaine d’années. Ce nombre élevé interpelle les pouvoirs publics.
Ce petit village de 500 âmes, au nord d’Amiens interroge. En moins de quinze ans, cinq de ses habitant, résidant dans la même rue, sont décédés de la maladie de Charcot.
Avec quelque 8000 cas répertoriés en France, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou « maladie de Charcot » est une pathologie neuromusculaire progressive et fatale caractérisée par la mort progressive des neurones moteurs, neurones qui commandent entre autres la marche, la parole, la déglutition et la respiration.
Chaque année, l’augmentation est de 2,7 nouveaux cas pour 100.000 habitants en France.
À Saint-Vaast-en-Chaussée, on parle donc de cluster et l’Agence régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France a donc été diligentée afin de mener des investigations et ainsi « déterminer s’il existe effectivement un excès statistique de maladies dans la population observée » et, si dans le cas où il serait avéré, « de déterminer s’il existe une ou plusieurs causes locales à ce regroupement de cas, autres que le hasard, sur la ou lesquelles il est possible d’agir », a-t-elle précisé à l’AFP.
L’ARS a confirmé « un nombre élevé de cas de SLA dans cette commune » et a saisi Santé publique France, en charge de la veille sanitaire.
« C’est allé très vite »
« Mon mari a été le premier de la rue à tomber malade », relate Françoise Gamain sur BFMTV. Son époux, qui travaillait chez un fabricant de pneumatiques, est mort en 2009, à l’âge de 67 ans, de la maladie.
« C’est allé très vite », se souvient Françoise Gamain. « On a eu le diagnostic en octobre 2008. Au mois de mars suivant, il était décédé. »
Selon l’Institut du Cerveau, cette sclérose latérale amyotrophique entraîne une atrophie musculaire et la paralysie progressive des patients. Puis une incapacité à se servir de ses bras, marcher, manger, parler et des difficultés respiratoires qui s’installent progressivement. Cette maladie se déclare à l’âge adulte (une moyenne de 59 ans en France) et va évoluer, en moyenne en 3 à 5 ans, vers la paralysie complète des muscles, conduisant finalement au décès du patient, généralement par insuffisance respiratoire.
À ce jour, il n’y a pas de traitement curatif de la maladie de Charcot. Mais l’association d’un traitement neuroprotecteur et d’une prise en charge multidisciplinaire, permettant une prise en charge des différents aspects de la maladie, permet de ralentir la progression des symptômes.
Les causes de la maladie de Charcot demeurent, pour 90% des cas, inconnues. Seuls 10% d’entre eux révèlent une origine héréditaire.
Dans le cas de ce village de Saint-Vaast-en-Chaussée, les malades ne semblent avoir aucun lien de parenté, donc la cause ne pourrait être qu’environnementale, venant s’associer à un terrain génétique défavorable.
« Une maladie rare mais pas exceptionnelle »
Pour Françoise Gamain qui vit dans la même rue depuis 1976, l’inquiétude et les questions abondent : « Il y a des champs autour de la maison, est-ce que ça pourrait venir de là ? de produits phytosanitaires ? de ce qu’on a mangé ? Mais si c’est dans l’eau ou dans l’air, pourquoi ça ne concerne pas les autres rues du village ? », s’interroge-t-elle sur BFMTV.
Selon François Pradat, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (APHP) et co-président du conseil scientifique de l’ARSLA, si la situation à Saint-Vaast-en-Chaussée est « inhabituelle », elle est « statistiquement possible », rassure-t-il.
« La SLA est une maladie rare mais pas exceptionnelle », déclare-t-il, prenant l’exemple suivant : « J’ai trois patients qui souffrent de la SLA qui font partie du même club de vélo. J’ai aussi des couples dont les deux membres développent une SLA. Ce n’est pas pour autant qu’il faut y voir un lien. »
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