Selon un rapport du Département d’État américain (Ministère des Affaires étrangères), le régime chinois investit plusieurs milliards de dollars pour alimenter des campagnes stratégiques de désinformation dans le monde entier. Le rapport a été publié le 28 septembre sous le titre « Rapport spécial du Centre d’engagement mondial : Comment la République populaire de Chine (RPC) cherche à remodeler l’environnement mondial de l’information » (Global Engagement Center Special Report : How the People’s Republic of China (PRC) Seeks to Reshape the Global Information Environment).
« Pékin cherche à maximiser la portée des contenus partiaux ou mensongers en faveur de la RPC », peut-on lire dans le rapport.
Le département d’État y voit non seulement une attaque diplomatique, mais aussi une atteinte à l’intégrité et à la disponibilité de l’information dans le monde entier.
La réaction de Pékin a été typique de ce à quoi le PCC nous a habitué. Ils ont publié une déclaration dans laquelle ils nient toute culpabilité, affirmant même que « le rapport du Département d’État américain est en soi de la désinformation puisqu’il présente de manière erronée les faits et la vérité ».
En réalité, ces accusations du Département d’État sont entièrement fondées et solidement étayées par des années d’enquêtes et de rapports en tous genres. Le département du « Front uni » du PCC cherche à contrôler le flux d’informations qui circulent hors de Chine, notamment en ce qui concerne tout ce qui touche aux dissidents et opposants au régime résidant à l’étranger. Non seulement ils espionnent la diaspora, mais ils diffusent également la propagande chinoise auprès des non-Chinois. Les influenceurs, les robots en ligne (bots) ou les armées de trolls auxquels ils ont recours ont pour mission de véhiculer un discours favorable sur la politique chinoise vis-à-vis de Taïwan, du Xinjiang ou des prétentions du PCC sur la mer de Chine méridionale.
Par exemple, le « Front uni » diffuse des articles et des informations en ligne qui attaquent les gouvernements des pays occidentaux et font l’apologie de la politique étrangère de Pékin. En Amérique latine et en Afrique, le PCC se sert de ses relations avec les médias locaux pour orienter le discours et dissiper les critiques concernant tel ou tel projet d’investissement chinois ou à l’encontre de sa diplomatie du piège de la dette.
Son armée de « wumao » ou « armée des 50 centimes », ces personnes payées par le régime pour publier des contenus favorables au PCC sur les sites étrangers (Facebook, YouTube, TikTok, X/Twitter, etc), a été analysée pour la première fois il y a une vingtaine d’années. Leur nombre se chiffrerait à plusieurs centaines de milliers de personnes. Elles travaillent 24 heures sur 24, et diffusent la propagande du PCC sur les réseaux sociaux du monde entier ou écrivent des commentaires de faux-internautes exprimant des opinions favorables à l’égard de Pékin.
Les wumao ont été particulièrement actifs au début de la pandémie de Covid-19, notamment en présentant la Chine comme le sauveur du monde tout en détournant l’attention de Wuhan, pourtant à l’origine du virus. Ils continuent d’opérer en force, changeant d’objectif en fonction de l’évolution de la politique étrangère et réagissant à l’opinion mondiale sur la Chine.
La Russie étant de plus en plus marginalisée sur la scène internationale, Moscou et Pékin travaillent de concert pour contrôler le flux d’information sur internet. Pour soutenir le discours du Kremlin sur la guerre en Ukraine, les trolls du PCC n’hésitent pas à diffuser des informations erronées sur le gouvernement de Kiev et le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.
En février 2022, les deux pays ont publié une « Déclaration conjointe de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine sur les relations internationales au seuil d’une nouvelle ère et d’un développement durable mondial », qui contient de nombreuses références à la collaboration qu’entretiennent les deux pays en matière d’information et de sécurité. Le problème avec les régimes totalitaires, c’est que ce sont les dirigeants eux-mêmes qui déterminent quelles informations constituent une menace et si celles-ci doivent être soit mises en avant, soit censurées.
Les services de renseignement américains craignent que les capacités des pirates informatiques de Pékin aillent au-delà de la simple manipulation de l’espace d’information et qu’elles puissent désormais s’attaquer directement à des infrastructures critiques ou à des cibles militaires. L’Armée populaire de libération (le nom officiel de l’armée chinoise) dispose d’une unité, appelée 61398, qui regroupe les pirates informatiques officiellement employés par le PCC, et qui opère sous plusieurs noms, notamment APT 1, Comment Crew, Comment Panda, TG-8223, Group 3, et GIF89a. Ils se livrent à des activités d’espionnage, de ransomware, de vol de données, de cyberespionnage et à d’autres attaques en ligne contre les pays occidentaux et les autres gouvernements, ainsi que contre les médias et les personnes critiques à l’égard du régime.
Dans son évaluation annuelle des menaces pour 2023, le gouvernement américain indique que la Chine « représente probablement actuellement la menace de cyberespionnage la plus vaste, la plus active et la plus persistante pour le gouvernement américain et les réseaux du secteur privé […]. La Chine est presque certainement capable de lancer des cyberattaques qui pourraient perturber les services d’infrastructure essentiels aux États-Unis, notamment les oléoducs, les gazoducs et les systèmes ferroviaires. »
En mai dernier, l’Agence américaine pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures a publié un avis d’alerte à l’encontre d’un hacker chinois connu sous le nom de Volt Typhoon, soupçonné de représenter une menace pour les infrastructures et les entreprises privées.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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