La Meurthe-et-Moselle va expérimenter un « revenu d’émancipation jeunes » de 500 euros pour des personnes de 16 à 25 ans à partir du 1er octobre, après une délibération en ce sens des élus mercredi.
L’assemblée départementale a donné le feu vert à une expérimentation sur trois ans de cette aide financière qui sera accessible aux jeunes ayant peu ou pas de revenus et n’étant pas éligibles aux autres aides. Son règlement a été voté, mercredi à la majorité, sans les voix de l’Union du centre et de la droite, qui ont voté contre.
« Nous ciblons celles et ceux qui sont hors dispositifs, une partie de ceux qu’on appelle malheureusement les décrocheurs », a expliqué Chaynesse Khirouni, présidente PS du Conseil départemental. Elle avait estimé en novembre que cela concernerait, dans un premier temps, environ 300 jeunes, principalement des personnes en « rupture familiale, en situation d’errance ou en période de transition ».
« Deux périodes de six mois »
Il doit être « un levier, un soutien » pour ces jeunes, selon Lionel Adam, conseiller départemental chargé du projet. L’aide financière, de 500 euros par mois versés sur deux périodes de six mois, s’accompagne d’un suivi, « clé de voûte du dispositif, qui lui donne sa raison d’être » pour M. Adam.
L’accompagnement, sera « progressif » et organisé sur un premier semestre pour « rencontrer les jeunes, créer un lien de confiance » et penser un projet. Les six mois suivants devront voir la « mobilisation concrète » du bénéficiaire. Une charte sera signée entre le département et le jeune. La collectivité devra « être à l’écoute et apporter un soutien aux démarches engagées par le jeune », quand ce dernier s’engage à « respecter les valeurs de la République et ses symboles ».
En Meurthe-et-Moselle, « le taux de pauvreté des jeunes de moins de 30 ans est de plus de 26% et 14% des jeunes ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation », a expliqué Lionel Adam.
Un million d’euros pour le démarrage
Anne Lassus (Union de la droite et du centre) a elle appelé à « faire attention à ne pas tarir la source » d’argent, « un bien rare », quand les finances du département sont « au plus mal », raison pour laquelle le groupe a voté contre.
Le coût de l’expérimentation doit être d’un million d’euros pour le démarrage, avait indiqué Mme Khirouni en novembre. Le département de la Loire-Atlantique et la Métropole de Lyon expérimentent des dispositifs similaires.
Nicolas Duvoux, président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, a salué lors de la séance « l’exemplarité » du département notamment « dans l’innovation, la conduite des politiques sociales ». Le département a aussi lancé une expérimentation d’un projet « Territoire zéro non recours » pour toucher des personnes ne réclamant pas l’accès aux aides dont elles pourraient bénéficier, notamment.
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