La Moldavie élit ses députés, les pro-Européens ambitieux

Par Epoch Times avec AFP
11 juillet 2021 07:22 Mis à jour: 11 juillet 2021 07:35

Divisés sur l’orientation que doit prendre leur pays, les Moldaves élisent leurs députés dimanche à l’occasion de législatives anticipées convoquées par la nouvelle présidente pro-européenne Maia Sandu, qui espère renforcer son pouvoir face à ses rivaux prorusses.

Après sa large victoire en novembre 2020 à l’élection présidentielle devant le sortant Igor Dodon, Mme Sandu a besoin de prendre le contrôle du Parlement pour mettre en œuvre la politique qu’elle a promise, à commencer par la lutte contre la corruption endémique dans ce petit pays coincé entre l’Ukraine et la Roumanie.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (04H00 GMT) et fermeront à 21H00. Cent un députés seront élus pour un mandat de quatre ans.

En tête des sondages, le parti Action et solidarité (PAS, centre-droit) de Mme Sandu est crédité de 35% à 37% des intentions de vote, contre 21% à 25% pour le Bloc électoral des communistes et socialistes (BECS) mené par M. Dodon.

« Nous débarrasser des voleurs »

Comptant parmi les pays les plus pauvres d’Europe, la Moldavie est secouée depuis son indépendance en 1991 par des crises politiques à répétition, tout en devant gérer un conflit gelé en Transdniestrie, territoire séparatiste prorusse.

Ex-économiste de la Banque mondiale, Mme Sandu, 48 ans, avait dissous en avril l’assemblée toujours contrôlée par M. Dodon.

« Nous avons une chance de nous débarrasser des voleurs et d’élire un gouvernement intègre et bon », a-t-elle affirmé jeudi dans une allocution vidéo en roumain.

Dans une seconde allocution en russe, l’autre langue parlée dans le pays, elle a affirmé que « le temps du changement arrive en Moldavie ».

« Devenue un symbole de changements »

Des mots d’ordre qui trouvent un écho chez beaucoup de Moldaves, fatigués des scandales de corruption dont le plus retentissant en 2015 portait sur la disparition d’un milliard de dollars – l’équivalent de 15% du PIB – des caisses de trois banques.

« Elle veut vraiment changer le pays pour le mieux », affirme à l’AFP Natalia Cadabnuic, une habitante de Chisinau en congé maternité.

Igor Dodon a lui accusé vendredi les autorités de préparer des « provocations » pour les élections et brandi la menace de manifestations « pour protéger (sa) victoire » électorale.

La diaspora, qui représente plus d’un tiers des électeurs dans ce pays touché par une très forte émigration, pourrait jouer un rôle crucial alors qu’elle a largement soutenu Mme Sandu à la présidentielle.

« Elle est devenue un symbole de changements », souligne le politologue Alexei Tulbure selon qui « les gens espèrent qu’après 30 ans de dégradation, le pays commencera enfin à avancer dans la bonne direction ».

« L’influence russe faiblira »

Pour de nombreux analystes, le vote de dimanche devrait dans tous les cas porter un coup à la Russie, désireuse de garder une emprise sur la Moldavie.

« La majorité parlementaire sera pro-européenne et l’influence russe faiblira », prédit le politologue basé à Kiev Sergiy Gerasymchuk.

Ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants, la Moldavie oscille au gré des élections entre les partisans d’un rapprochement avec Moscou et ceux d’une intégration européenne.

Maia Sandu a déjà irrité le Kremlin en disant vouloir voir partir la garnison russe basée en Transdniestrie, un territoire séparatiste qui échappe au contrôle moldave depuis près de 30 ans. A la place, elle souhaiterait des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

 

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