La ville d’Allauch, qui fait partie de la métropole d’Aix-Marseille-Provence, a fait le choix de ne pas se conformer à la loi SRU sur les logements sociaux. Résultats : elle va payer plus d’1,3 million d’euros de pénalités, un budget anticipé depuis longtemps par le maire.
Selon l’article 55 de la loi SRU du 13 décembre 2000, un nombre minimum de logements sociaux est imposé à certaines communes. Dans le cas d’Allauch, une commune de 22.000 habitants des Bouches-du-Rhône, la ville devrait disposer de 25% de son parc résidentiel en logements sociaux.
Non seulement Allauch ne compte qu’un peu plus de 7% de logements sociaux, mais son maire, Lionel de Cala, a « tout bloqué » dans ce domaine depuis qu’il a été élu maire en 2020, a-t-il confié à nos confrères d’Ici Provence.
« C’était anticipé et budgété »
Parmi les 55 villes des Bouches-du-Rhône mises à l’amende pour ne pas avoir respecté les quotas imposés par la loi SRU, la plus durement touchée est Allauch : elle doit payer un total de plus d’1,3 million d’euros. Selon La Provence, cette municipalité va en effet reverser 455.692 euros à la métropole ainsi que 911.383 euros à l’État.
« C’était anticipé et budgété », a commenté Lionel de Cala. « Il y a deux ans, on payait 600.000 euros, l’an dernier ça avait été doublé. Je pense que là on est au max. »
Une loi appliquée de manière uniforme
« On s’oppose au principe d’une loi qui s’applique de manière uniforme sur l’ensemble du territoire sans tenir compte des particularités de nos communes », a expliqué le maire en entrevue à BFMTV, une entrevue publiée sur le site internet de la municipalité.
Afin d’atteindre les 25% de logements sociaux prévus par la loi SRU, Allauch aurait besoin de construire du jour au lendemain 1800 logements, ce que l’élu estime impossible et non souhaitable pour une petite municipalité. « Nos habitants dans nos communes veulent préserver notre commune, ils veulent préserver leur cadre de vie. »
Une habitante de la commune, née à Marseille, confirme qu’elle a choisi d’habiter à Allauch pour la qualité de vie. « J’aime cette vie de village où tout le monde se parle sur le pas de sa porte, rien à voir avec l’ambiance qui règne à Marseille. »
Construire plus de logements sociaux que ce que réclame la population ?
Le premier édile d’Allauch ainsi que d’autres élus des Bouches-du-Rhône aimeraient que le contingent de logements sociaux fixés à 25% soit comptabilisé à l’échelle de la métropole plutôt que commune par commune.
« On me demande de construire plus de logements sociaux que ce que réclame la population », s’insurge l’élu. « Ça veut dire que, concrètement, on impose quelque part à des habitants marseillais de venir dans nos communes sans qu’il y ait de réseaux de transport en commun adaptés, sans qu’il y ait des emplois à proximité. »
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