Après 13 ans d’attente, « Avatar » a enfin une suite avec « Avatar : La voie de l’eau », sorti en décembre 2022. Le film présente des images époustouflantes servant une histoire convenable et a reçu des critiques majoritairement positives. Il a également rapporté la somme impressionnante de 2,024 milliards de dollars dans le monde entier, ce qui en fait le sixième film le plus rentable de tous les temps.
Comme dans le premier film, la suite met l’accent sur le contraste entre les indigènes pacifiques vivant de la terre et les envahisseurs violents détruisant leur monde. Il y a là un aspect colonial, mais aussi un aspect environnemental. Les deux films font de la vie en harmonie avec Mère Nature une vertu, et ils dénoncent l’industrialisation et l’exploitation de l’environnement par l’homme.
Ce n’est pas la première fois qu’Hollywood s’efforce de faire valoir ce point de vue. Dans le film « Le Lorax » (2012), les créateurs soulignent les problèmes d’un monde artificiel et les avantages qu’il y a à laisser la nature suivre son cours. Les capitalistes avides sont accusés de rendre le monde factice et sale, alors que les défenseurs de l’environnement sont dépeints comme des héros.
Une image unilatérale
Le problème de cette présentation n’est pas tant qu’elle est fausse mais plutôt incomplète. Il est vrai que l’environnement est une source de grande valeur et lui nuire peut entraîner des problèmes pour l’humanité, mais ce n’est pas tout. L’environnement peut aussi être une source de danger, et le maîtriser par la technologie se révéler extrêmement bénéfique pour l’homme.
La chasse à la baleine Tulkun dans « Avatar : la voie de l’eau » est un bon exemple de la représentation tendancieuse de l’homme et de l’environnement dans le film. Dans le film, les Tulkun sont présentés comme des créatures marines bienveillantes, profondément intelligentes et pacifistes. Ils communiquent entre eux et avec le peuple Na’vi à l’aide d’une langue tulkun spéciale, et ils sont respectés par quasiment toutes les créatures.
Cependant, ils sont chassés par les humains, parce qu’ils possèdent un sérum anti-âge appelé amrita. Selon le film, l’amrita est l’un des biens les plus précieux de l’univers – une petite fiole se vend 80 millions de dollars.
Une grande partie de l’intrigue du film tourne autour d’un groupe de chasseurs de Tulkun qui tuent sans vergogne les créatures marines pour ce sérum, c’est-à-dire pour l’argent. Comme le montre le film, il s’agit simplement de l’humanité dans ce qu’elle a de pire, profitant de Mère Nature, aveugle par cupidité et indifférente à la souffrance qu’elle cause.
Le film utilise diverses tactiques pour s’assurer que l’injustice est bien comprise. Tout d’abord, il laisse entendre que les Tulkun sont plus sages et plus intelligents que les humains, ce qui soulève immédiatement des questions éthiques quant à leur mise à mort. Il suit également leur histoire et leur famille, ce qui permet au public de s’attacher émotionnellement à l’espèce.
Mais il existe une autre perspective qui n’est pas prise en compte ici, et elle concerne le prix de 80 millions de dollars pour l’amrita. Lorsque ce chiffre est présenté, nous sommes censés penser à l’avidité pure et simple, mais il s’agit là d’une perspective incroyablement biaisée. Pour y remédier, il faut regarder au-delà de l’argent et voir ce qu’il représente.
La raison pour laquelle les choses se vendent à un prix élevé est qu’elles sont incroyablement précieuses pour les humains. Si les gens sont prêts à donner 80 millions de dollars pour quelque chose, il y a de fortes chances que cela améliore considérablement leur niveau de vie. À la lumière de cela, la souffrance et la mort de l’animal doivent être mises en balance avec la souffrance et la mort des personnes qui résulteront inévitablement de la non-obtention de ce sérum.
Il convient de se demander ce qu’il y a de mal à aider l’humanité à améliorer son sort. Avons-nous l’obligation morale de souffrir et de mourir si la seule alternative est de tuer un animal ?
Il y a ici un compromis inévitable entre le bien-être de Tulkun et le bien-être de l’homme, et il n’est pas du tout évident de savoir ce qui est le plus important. C’est encore plus vrai dans le monde réel, où l’homme est de loin l’espèce la plus intelligente. Sommes-nous censés renoncer à la pêche – ou à toute production animale d’ailleurs – parce que tuer un animal est tout simplement répréhensible ?
Repenser la relation entre l’homme et l’environnement
Lors d’une conférence donnée en 2019, l’auteur et expert en énergie Alex Epstein a expliqué le paradigme sous-jacent et problématique qui caractérise une grande partie du mouvement écologiste, et son explication nous aide à comprendre la pensée tendancieuse qui sous-tend le film « Avatar : La voie de l’eau ».
« La façon dominante de penser notre environnement est ce que j’appellerais le point de vue délicat du nourricier », a-t-il déclaré. « L’idée est que la terre est naturellement stable, sûre et suffisante. … L’idée est qu’en l’absence de toute démarche qui contribue à tout détruire, nous vivons essentiellement dans le jardin d’Eden ».
La vérité, soutient-il, est tout le contraire. « La nature réelle de notre environnement est un potentiel sauvage », dit-il. «Il est donc dynamique, dangereux et défaillant ».
Il est également important de comprendre comment les humains s’intègrent dans le tableau, affirme Epstein.
« Les personnes qui considèrent la nature comme une nourricière délicate ont tendance à considérer les êtres humains comme des pollueurs-parasites. Nos activités salissent la terre et nous gaspillons rapidement ses ressources considérées comme très limitées. »
C’est une perspective commune à laquelle Epstein n’adhère pas.
« L’autre point de vue – celui que je défends – est que non, les êtres humains ne sont pas des pollueurs-parasites. Nous sommes des producteurs perfectibles. Nous prenons une planète naturellement dangereuse et défaillante et nous la rendons beaucoup plus sûre et abondante. »
Il ne fait aucun doute que l’homme peut avoir un impact négatif sur l’environnement et qu’une exploitation incontrôlée est malavisée. Mais laisser entendre, comme le fait le nouveau film Avatar, que la quasi-totalité de l’impact de l’homme sur l’environnement est néfaste va tout simplement trop loin.
Lorsque nous réfléchissons aux problèmes environnementaux du monde réel, nous devons éviter de penser de manière unilatérale. Les coûts doivent être mis en balance avec les avantages. L’industrialisation ne doit pas être automatiquement considérée comme mauvaise, et gagner de l’argent ne doit pas être perçu comme de la pure cupidité.
Le progrès humain dépend de notre capacité à maîtriser notre environnement, ou du moins à l’apprivoiser.
Il serait bon qu’Hollywood le souligne dans ses films.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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