La police chinoise continue de punir les pratiquants du Falun Gong pour leur foi

Selon un organisme de surveillance, au moins 136 pratiquants ont été arrêtés et environ 189 harcelés au cours des deux premiers mois de l'année 2025

Par Sophia Lam
24 mars 2025 00:17 Mis à jour: 25 mars 2025 02:54

Environ une semaine avant les célébrations du Nouvel An lunaire, Lin Suzhen a invité quatre amis chez elle, dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine. Ils étaient loin de se douter que leur paisible réunion se transformerait en une épreuve douloureuse.

Ils se sont installés le 21 janvier pour lire Zhuan Falun, le livre des enseignements fondamentaux du Falun Gong (ou Falun Dafa) qui développe les principes de vérité, compassion et tolérance.

Puis, sans crier gare, la porte s’est ouverte et la police a fait irruption, les entraînant tous les quatre dans un fourgon de police. À l’exception d’un pratiquant qui a été libéré après deux semaines de détention, Mme Lin et deux autres sont, depuis lors, détenus au centre de détention de la ville de Jieyang.

Mme Lin est la dernière victime de la campagne nationale du Parti communiste chinois (PCC) visant à éradiquer le Falun Gong.

La cultivation-pratique, qui consiste en des exercices méditatifs et des enseignements fondamentaux, fait l’objet d’une persécution brutale depuis 1999.

Le PCC, après avoir encouragé la pratique pendant plusieurs années pour ses bienfaits sur la santé, a changé de cap et annoncé son interdiction, percevant probablement la popularité du Falun Gong – qui comptait à l’époque entre 70 et 100 millions de pratiquants en Chine – comme une menace pour son idéologie athée et le contrôle totalitaire qu’il exerce sur le pays.

Il a mobilisé l’ensemble de l’appareil de sécurité du pays pour localiser et arrêter les pratiquants. Minghui, un organisme de surveillance basé aux États-Unis qui répertorie les persécutions dont fait l’objet le Falun Gong en Chine, a confirmé la mort d’au moins 5190 pratiquants depuis 1999.

Minghui estime que le nombre réel de pratiquants de Falun Gong arrêtés et harcelés est beaucoup plus élevé que celui enregistré, du fait de la censure stricte exercée par le PCC sur Internet et les réseaux de télécommunication en Chine.

Au cours des deux premiers mois de cette année, au moins 136 pratiquants comme Mme Lin ont été arrêtés et environ 189 ont été harcelés, selon la dernière mise à jour relative à la persécution publiée par Minghui.

Injections avec des substances inconnues

De nombreux pratiquants mentionnés dans les rapports de Minghui ont été victimes de tortures et de sévices au cours des 26 dernières années. Parmi eux, Song Huilan, 73 ans, a été arrêtée à nouveau le 16 janvier.

Plus d’une douzaine de policiers ont fait irruption dans la résidence de Mme Song, dans la ville de Jiamusi, au nord de la Chine, sans présenter de pièce d’identité ni de mandat de perquisition. Selon Minghui, Mme Song lisait un livre dans son lit lorsque plusieurs policiers l’ont saisie par les bras et les épaules et l’ont traînée dehors. Ses vêtements, dont ses sous-vêtements, se sont détachés au fur et à mesure que les policiers la traînaient, dévoilant sa poitrine et ses fesses. Les policiers l’ont traînée dans les escaliers jusqu’à la voiture de police.

La police a ensuite conduit Mme Song dans un hôpital local pour qu’elle y subisse un examen médical. Après l’examen, les médecins ont constaté qu’elle souffrait d’hypertension, mais la police a refusé de la relâcher et lui a injecté un médicament inconnu. Selon Minghui, ce médicament a provoqué chez Mme Song des douleurs au niveau du cœur et l’a laissée dans un état de faiblesse extrême.

Ce n’est pas la première fois que des drogues inconnues sont imposées à Mme Song. Selon les informations obtenues par Minghui, Mme Song est entrée et sortie à plusieurs reprises des centres de détention du PCC au cours des deux dernières décennies.

Dans une plainte déposée en 2015 auprès de la plus haute instance de poursuite du PCC – le Parquet populaire suprême -, contre l’ancien dirigeant du PCC, Jiang Zemin, pour des crimes commis dans la persécution du Falun Gong, Mme Song a déclaré avoir perdu son pied droit après trois mois de détention qui ont commencé en décembre 2010, au cours desquels la police du centre de détention de Tangyuan lui a injecté une substance inconnue.

Mme Song a indiqué qu’elle avait été détenue pour avoir rendu visite à un autre pratiquant du Falun Gong dans la ville de Jiamusi. Elle a été arrêtée et détenue d’abord au centre de détention de Huachuan, puis au centre de détention de Tangyuan.

Le 23 février 2011, des policiers du centre de détention de Tangyuan l’ont attachée à un lit, l’ont menottée et l’ont mise sous perfusion avec un médicament inconnu. Immédiatement, elle a ressenti une douleur atroce et a perdu sa mobilité au-dessous des genoux. Son cerveau a commencé à réagir lentement et sa mémoire est devenue intermittente. Bientôt, le pied droit de Mme Song a commencé à noircir et à gonfler, et la surface de son pied droit et de ses orteils s’est nécrosée, a noirci et s’est mise à saigner.

Pour éviter d’être blâmée pour l’état de santé de Mme Song, la police a appelé sa famille et lui a demandé de la ramener chez elle en mars 2011. En moins de deux mois, son pied droit noirci et durci s’est détaché, entraînant un handicap à vie.

Reconstitution de torture : injection forcée de drogues inconnues à une pratiquante du Falun Gong pour la contraindre à renoncer à sa foi. (Minghui.org)

La campagne en cours a eu pour conséquence que des millions de pratiquants comme Mme Song ont fait l’objet d’arrestations répétées, de détentions arbitraires et de sévices pour les contraindre à abjurer leurs croyances. Un nombre important mais incalculable de pratiquants auraient été torturés à mort ou tués pour leurs organes.

Repousser l’échéance

La campagne brutale menée par le PCC contre le Falun Gong a suscité des inquiétudes à Washington et dans le monde entier.

Les États-Unis ont sanctionné de nombreux fonctionnaires du PCC impliqués dans la campagne d’éradication, notamment un fonctionnaire qui a supervisé la persécution des pratiquants du Falun Gong à Chengdu.

Le vice-président JD Vance a réitéré l’engagement des États-Unis à défendre la liberté de religion dans son pays et à l’étranger lors du sommet international sur la liberté de religion qui s’est tenu le mois dernier.

« Notre administration est convaincue que nous devons défendre la liberté religieuse, non seulement en tant que principe juridique, aussi important soit-il, mais aussi en tant que réalité vécue, à l’intérieur de nos frontières et surtout à l’extérieur », a déclaré M. Vance le 5 février.

Deux parlementaires américains, le sénateur républicain Ted Cruz et le représentant républicain Scott Perry, ont présenté conjointement la loi sur la protection du Falun Gong afin d’imposer des sanctions contre le prélèvement systématique et forcé d’organes pratiqué par Pékin à l’encontre du groupe religieux Falun Gong, qui est persécuté.

Trois États américains, dont l’État d’origine de M. Cruz, ont adopté des lois visant à limiter la complicité dans les pratiques abusives en restreignant la couverture de l’assurance maladie pour les opérations de transplantation d’organes liées à la Chine.

L’assemblée législative de l’Arizona étudie actuellement une législation similaire.

Dorothy Li et Eva Fu ont contribué à la rédaction de cet article.

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