La police chinoise menace la famille d’un chroniqueur politique d’Epoch Times

Par Ludovic Genin
28 mai 2015 03:21 Mis à jour: 26 mai 2020 12:00

Un chroniqueur de l’édition en langue chinoise d’Epoch Times a annoncé que sa famille a été menacée de persécution financière, de perspectives de carrière bloquées et de harcèlement en Chine, si elles ne cherchaient pas à faire pression sur lui pour cesser son travail de journaliste.

Xia Xiaoqiang est commentateur politique en langue chinoise pour le journal et basé en Norvège où il écrit ses analyses des affaires politiques contemporaines depuis 2009. Le 19 mai, il a reçu des appels de son père et de son frère en Chine, qui lui ont tous les deux demandé d’arrêter son écriture ou alors «toute la famille ne sera pas en mesure de vivre une vie normale».

Les pressions proviennent des agents du ministère de la Sécurité d’État, connu sous le nom « guo an » en chinois, basés dans la ville de Zhengzhou, province du Henan, au centre de la Chine. Le frère de Xia a dit qu’ils lui avaient rendu visite à plusieurs reprises à partir du 15 mai, en disant que son travail de chroniqueur a eu « des effets politiques graves » et qu’il est considéré comme une « force hostile contre-révolutionnaire ».

Son frère a ajouté que les agents lui avaient montré un document publié conjointement par le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Sécurité d’État, disant que Xia devait être « traqué ».

À défaut de se conformer à la directive, les agents ont continué en menaçant la famille de Xia en Chine d’avoir de « grandes difficultés », dont une potentielle fermeture de la société détenue par le frère de Xia, qui se verrait également interdit de quitter le territoire. Le neveu de 12 ans de Xia a également été menacé de rencontrer des « problèmes » pour rentrer à l’école secondaire.

Les agents sont allés jusqu’à menacer les parents âgés de Xia.

Xia Xiaoqiang, chroniqueur politique d’Epoch Times en langue chinoise, en Norvège.(Courtesy of Xia Xiaoqiang)
Xia Xiaoqiang, chroniqueur politique d’Epoch Times en langue chinoise, en Norvège.(Courtesy of Xia Xiaoqiang)

« Mon père a 81 ans, c’est un cadre retraité du bureau du procureur. On lui a diagnostiqué une tumeur l’an dernier, et s’il se met soudainement en colère ou est excité, c’est extrêmement dangereux pour lui ». Sa mère de 73 ans, est également à l’hôpital suite à un accident vasculaire cérébral.

Les agents du gouvernement leur ont dit que la sécurité de leur fils en Norvège « ne pouvait pas être garantie » et que le ministère de la Sécurité allait « prendre des mesures » contre lui, a rapporté Xia.

Epoch Times a mené plusieurs enquêtes sur la question des droits de l’homme en Chine, notamment sur la campagne menée depuis 1999 par le Parti communiste chinois pour éradiquer la discipline spirituelle Falun Gong. Xia qui pratique le Falun Gong, a déclaré dans son analyse politique qu’un grand nombre de problèmes politiques fondamentaux au sein du Parti étaient liés au « problème de la persécution du Falun Gong ».

« Les agents de sécurité d’État du Parti menacent ma famille, essayent de me priver de mon droit à la parole, leurs attaques violent les valeurs universelles du droit international. […] Leurs menaces sont illégales, et je les condamne fortement. Quelle que soit les tactiques de gangsters qu’ils utilisent, ils ne vont pas me priver de mon droit à la liberté d’expression, et je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour défendre mes droits ».

« Donc je suis debout pour dire « non » au Parti et je dénonce leur conduite illégale. C’est de cette seule façon que ma famille sera protégée. » – Xia Xiaoqiang

Xia a passé deux ans et demi dans un camp de travaux forcés, après le début de la persécution contre le Falun Gong. Il a été torturé, et témoin de la torture et de la mort de plusieurs pratiquants de Falun Gong.

« Il y a des millions de pratiquants de Falun Gong en Chine qui ne possèdent pas les libertés que j’ai ici ; ils sont persécutés, détenus, torturés brutalement, et tués pour leurs organes », a-t-il précisé, ajoutant qu’il estime être de sa responsabilité de rapporter la campagne de persécution contre cette pratique, et d’écrire à ce sujet.

Selon lui, arrêter d’écrire ces articles serait tout simplement démontrer au Parti que ses tactiques fonctionnent.

« Donc, je suis debout pour dire « non » au Parti et je dénonce leur conduite illégale. C’est de cette seule façon que ma famille sera protégée. »

Article original : http://www.theepochtimes.com/n3/1371888-police-in-china-threaten-family-of-epoch-times-political-columnist/

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