ASIE / PACIFIQUE

La police indonésienne déjoue un projet d’attentat de Daech contre le pape François

Sept personnes ont été arrêtées après une descente de police au domicile d'un suspect, qui a permis de découvrir des arcs et des flèches, un drone et de la propagande de Daech
septembre 10, 2024 3:11, Last Updated: septembre 10, 2024 3:11
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La police indonésienne affirme avoir déjoué un complot visant à assassiner le pape François lors de sa visite à Jakarta, qu’elle a qualifié de « tentative d’attentat ».

Sept personnes ont été arrêtées après une descente au domicile d’un suspect par l’unité antiterroriste de la police nationale indonésienne, le détachement 88, qui aurait trouvé des arcs et des flèches, un drone et du matériel de propagande de Daech le 6 septembre.

Les suspects sont désignés uniquement par leurs initiales : HFP, LB, DF, FA, HS, ER et RS. Ils sont originaires de différentes régions, notamment des îles Bangka Belitung, de l’ouest de Sumatra, de Jakarta et de l’ouest de Java.

Le colonel Aswin Siregar, porte-parole du détachement 88, a déclaré que les autorités n’avaient pas encore déterminé s’ils appartenaient à une cellule terroriste organisée.

Bien que de nombreux éléments ne soient pas encore divulgués, des sources policières indiquent que les suspects ont été irrités par la visite programmée du pape à la mosquée Istiqlal de Jakarta et par la demande du gouvernement de suspendre la diffusion publique de l’appel à la prière islamique pendant la visite.

Menaces sur les médias sociaux

Les preuves retenues contre ces hommes indiquent que HFP a demandé que soient documentés et étudiés les protocoles de sécurité de la mosquée Istiqlal avant la visite du pape, et qu’il a prévu d’envoyer quelqu’un à la mosquée pour s’en assurer personnellement.

LB aurait téléchargé une photo menaçante d’une bombe dans la section des commentaires d’un site d’information indonésien sur Instagram concernant l’arrivée du pape.

DF a posté un message sur la perpétration d’un attentat lors de la visite du pape François, tandis que FA a utilisé les médias sociaux pour inciter les gens à incendier des lieux de culte ou des églises lors de la visite du pape.

HS a publié un commentaire menaçant sur la chaîne YouTube consacrée à la Conférence des évêques d’Indonésie, en déclarant : « JE VAIS FAIRE EXPLOSER LE PAPE. JE SUIS UN TERRORISTE. SOYEZ VIGILANTS. ATTENDEZ LES NOUVELLES ».

ER, qui avait publiquement prêté allégeance à Daech en 2014, a posté sur Facebook « BBBOOOMMM… !!! » en réponse à un article sur la visite du pape à la mosquée.

La menace la plus directe a été proférée par RS, qui a utilisé TikTok pour dire « Je suis au palais [présidentiel], je vais tirer sur le pape ».

Une nation multiconfessionnelle

Le pape François est arrivé à Jakarta le 3 septembre pour un séjour de trois jours, dans le cadre de sa tournée de 12 jours dans la région Asie-Pacifique.

Sa visite à la mosquée s’est déroulée sans incident et il a été chaleureusement accueilli par le grand imam de l’Istiqlal, Nasaruddin Umar, et par des représentants des six religions officiellement reconnues en Indonésie, à savoir l’islam, le catholicisme, le protestantisme, le bouddhisme, l’hindouisme et le confucianisme.

L’Indonésie est un pays à prédominance islamique, où 87 % de la population s’identifie comme musulmane et environ 10 % comme chrétienne.

La majorité des musulmans sont sunnites, une proportion que le Pew Research Center estime à 99 %. La petite minorité chiite réside principalement à Jakarta.

Les catholiques représentent 3 % de la population, les protestants 7 %.

Le pays a toujours proclamé sa tolérance religieuse, inscrite dans sa constitution sous le nom de Bhinneka Tunggal Ika (Unité dans la diversité). Ces dernières années, le pays a connu une montée du conservatisme religieux islamique, suscitant des inquiétudes quant au déclin de la tradition multiconfessionnelle du pays.

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