Les forces de police québécoises (GRC) ont lancé une campagne publique de lutte contre l’ingérence étrangère et cherchent à recueillir des informations sur les activités illicites du régime chinois sur leur territoire.
« Nous enquêtons activement sur des allégations d’activités criminelles liées à des ingérences chinoises au Québec », a déclaré la police dans des vidéos en chinois, français et anglais postées le 9 juillet sur la plateforme X. « Les signalements anonymes de toute forme de menace, de harcèlement ou d’intimidation de la part du Parti communiste chinois sont les bienvenus. »
La version chinoise se termine par « Travaillons ensemble pour lutter contre l’ingérence étrangère ».
Dans un communiqué de presse du 9 juillet, la GRC (Gendarmerie royale) a déclaré que la campagne visait à sensibiliser le public aux actes d’ingérence étrangère, tels que « les menaces, l’intimidation ou le harcèlement de la part de la République populaire de Chine ».
Le lendemain, des agents de la GRC et de la police municipale ont rencontré des membres de la communauté locale de Montréal.
Le pays a été confronté à plusieurs affaires d’ingérence chinoise au cours des deux dernières années, des enquêtes ayant révélé l’existence de postes de police chinois illégaux au Canada.
En mars 2023, la GRC du Québec a pris la décision sans précédent de communiquer les détails d’enquêtes visant deux sites soupçonnés d’abriter des postes de police chinois secrets. Selon les derniers indices, il existerait d’autres postes de police similaires gérés par le gouvernement chinois dans différentes régions du Canada.
Les deux lieux visés sont les bureaux d’organisations de services communautaires chinoises au Québec : le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal, situé dans le quartier de Chinatown, et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud, situé dans le quartier de Brossard.
Les associations concernées réfutent les allégations portées contre elles et ont intenté une action en justice contre la GRC en décembre 2023. Aucune des organisations concernées n’a répondu à nos demandes d’entretien.
Le commissaire de la GRC, Mike Duheme, a précisé dans une entrevue accordée en mars à Radio-Canada que la GRC s’appuyait sur des renseignements « crédibles ». Après la divulgation de l’enquête, la GRC a déclaré avoir reçu au moins 15 « informations sérieuses » concernant d’autres postes de police chinois.
Selon l’ONG de défense des droits de l’homme Safeguard Defenders, qui a attiré l’attention du public sur la question des postes de police chinois à l’étranger dans deux rapports publiés en septembre et décembre 2022, ces postes ont été instaurés dans le cadre de campagnes de répression transnationale et de maintien de l’ordre par le régime communiste chinois, et ont contribué au rapatriement forcé de pas moins de 230.000 ressortissants chinois dans le monde entier au cours des années 2021 et 2022.
L’ONG Safeguard Defenders estime que ces opérations de rapatriement forcé de ressortissants chinois, que Pékin appelle « persuasion de retour », ont permis d’intimider et même d’enlever plusieurs dissidents politiques chinois résidant à l’étranger.
Noé Chartier a contribué à cet article.
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