La politique identitaire – la formation d’alliances exclusives fondées sur l’identité raciale, religieuse, ethnique ou sociale – se manifeste partout dans la culture.
Elle s’est infiltrée dans les programmes scolaires et a remplacé l’individualisme occidental traditionnel en tant que nouvelle optique dominante pour interpréter la place de chacun dans la société.
Des départements universitaires entiers se consacrent maintenant à l’examen de ce que l’on appelle l’intersectionnalité, qui désigne la situation complexe de multiples formes de discrimination, telles que le racisme, le sexisme et le classisme, se combinant pour déterminer l’expérience individuelle. Alors que même Homère est écarté des programmes d’enseignement, l’étude traditionnelle des sciences humaines a été réorientée vers l’analyse des couches d’oppression.
Cette obsession identitaire repose sur de nobles intentions : mettre en évidence les racines des disparités et favoriser un sentiment de communauté, pour n’en citer que quelques-unes. Attirer l’attention sur les intérêts des groupes historiquement exclus avait initialement pour but de promouvoir l’inclusion mais, dans son itération actuelle, la politique identitaire fait exactement le contraire.
Ce mode de pensée encourage les jeunes à se forger une image de soi fondée sur des caractéristiques immuables, plutôt que sur le contenu du caractère. Lorsque la théorie critique de la race et d’autres rhétoriques de division s’insinuent dans les programmes scolaires et touchent nos enfants, elles leur apprennent à voir les différences au détriment de l’humanité que nous avons tous en commun.
Notre système éducatif actuel insiste à séparer les étudiants en groupes selon des soi-disant affinités pour discuter de questions de race, de classe ou de sexe avec des pairs ayant des antécédents similaires. Les clubs d’étudiants se sont éloignés des associations basées sur les intérêts en commun pour s’orienter vers des groupes basés sur l’identité. Des étages entiers de dortoirs sont réservés à des groupes raciaux spécifiques. L’université de Columbia organisera même cette année six cérémonies de remise des diplômes distinctes en fonction de la race, du revenu et de l’orientation sexuelle.
Le message que tout cela envoie est très clair : seules les personnes ayant des antécédents semblables aux vôtres sont capables de comprendre vos points de vue et vos expériences. La politique identitaire érige des barrières selon les différences interpersonnelles, empêchant la découverte d’un terrain d’entente. Elle sape fondamentalement le noble idéal de la diversité et favorise au contraire une tendance néo-ségrégationniste.
En encourageant cette obsession intense de l’identité de groupe au détriment de l’individualité, notre société laisse tomber ses enfants. L’intersectionnalité réduit leur sens d’identité à de simples points sur un diagramme de Venn d’oppression de groupe. En insistant sur le fait que les désavantages immuables sont insurmontables, la politique identitaire éradique tout sentiment d’autonomie personnelle et écrase effectivement l’espoir à sa source.
Beaucoup d’entre nous savent au fond d’eux-mêmes que cette obsession de l’identité ne peut que mener à la régression, et nous reconnaissons ses effets néfastes sur nos enfants et sur la société en général. Alors que de puissantes institutions, du monde universitaire aux entreprises, encouragent la division, il peut être décourageant de se défendre, mais il faut le faire pour défendre l’individualisme – la pierre angulaire d’une société libre.
Il y a peut-être une lueur d’espoir pour surmonter cette obsession culturelle de l’identité. Comme le souligne Jordan Peterson, l’étude de l’intersectionnalité est en soi un aveu de la faute logique de la politique identitaire.
« La conclusion logique de l’intersectionnalité est l’individualité », argumente-t-il. « Il y a tellement de façons différentes de catégoriser les avantages et les désavantages des gens que si on pousse tout cela jusqu’au bout, on dit que l’individu est la minorité ultime. »
Malgré sa prolifération, la faute de la politique identitaire est étonnamment évidente. Les êtres humains sont bien trop complexes pour être infiniment séparés en catégories d’intérêts spéciaux. La véritable source de l’identité n’est pas le groupe d’affinité, c’est plutôt le soi. Mais la gauche radicale refuse de reconnaître cette vérité sacrée. Elle ne cherche qu’à faire avancer son agenda en engloutissant le caractère sacré de l’individu dans la foule des groupes d’affinité.
La politique identitaire détruit le tissu social. La seule façon de reconquérir notre avenir est de réaliser que l’individualisme est le fondement de la liberté. Nous devons nous réveiller et réclamer notre droit sacré à l’autodétermination avant que la politique identitaire n’ait atteint son but ultime : diviser et conquérir.
Rikki Schlott est une écrivaine et étudiante basée à New York. En tant que jeune militante de la liberté d’expression, ses écrits relatent la montée de l’illibéralisme du point de vue de la génération Z. Rikki Schlott travaille également pour le Megyn Kelly Show et a été publiée par The Daily Wire et The Conservative Review.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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