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La Première Guerre mondiale en dix moments clefs

septembre 28, 2018 14:46, Last Updated: octobre 3, 2018 6:36
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De l’attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914 à l’armistice du 11 novembre 1918, la Première guerre mondiale en dix moments clefs. Ce conflit a fait dix millions de morts parmi les combattants, des millions d’autres victimes parmi les civils, bouleversé la carte de l’Europe, fait chuter trois empires, provoqué la révolution soviétique, et a porté en lui les germes de la seconde guerre mondiale.

Assassinat  de l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg, et son épouse Sophie

Le 28 juin 2014, le prince héritier de l’empire d’Autriche-Hongrie, l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg, et son épouse Sophie, sont en visite à Sarajevo, capitale de la Bosnie. Cette ancienne province de l’empire ottoman a été annexée en 1908 par l’Autriche-Hongrie, dont la principale rivale dans les Balkans est la Serbie, elle même proche de la Russie.

L’étudiant nationaliste serbe de Bosnie Gavrilo Princip tue de deux coups de feu l’archiduc et sa femme Sophie. L’Autriche rend la Serbie responsable de l’assassinat. S’enclenche alors la mécanique qui conduira à la guerre un mois plus tard.

L’Autriche déclare la guerre à la Serbie et bombarde Belgrade

Le 28 juillet, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie et bombarde Belgrade, après lui avoir adressé un ultimatum le 23 juillet. Le 30 juillet, la Russie, protectrice de la Serbie, décide la mobilisation générale pour intimider l’Autriche. Le 1er août, l’Allemagne, alliée de l’Autriche, et la France, alliée de la Russie, proclament la mobilisation générale. Berlin déclare le même jour la guerre à la Russie.

Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France

Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France, et les troupes allemandes envahissent la Belgique. Le lendemain, la Grande-Bretagne, alliée de la France et de la Russie, déclare la guerre à l’Allemagne pour violation de la neutralité belge.

Aux premiers jours de septembre 1914, après un mois d’une offensive éclair en Belgique et dans le nord-est de la France, les troupes allemandes sont parvenues à quelques dizaines de kilomètres de Paris. Le gouvernement français se replie à Bordeaux.Le 6 septembre, les forces françaises, commandées par le général Joffre, et britanniques lancent une contre-attaque: la bataille de la Marne.

Comme le réseau ferroviaire autour de Paris est désorganisé, le général Joseph Gallieni, gouverneur militaire de Paris, a l’idée de réquisitionner quelque 700 taxis pour amener 5.000 à 6.000 combattants en urgence sur le front. Il s’agit de la première opération de transport de troupes motorisé de l’Histoire, mais elle ne joue qu’un rôle marginal. La bataille principale, très violente, a lieu du 6 au 9 septembre.

Les forces allemandes se replient. Les pertes sont énormes dans chaque camp: près de 100.000 morts ou disparus de chaque côté, et deux fois plus de blessés. Le 17 novembre, le front ouest se stabilise de la Mer du Nord à la Suisse, et le conflit, qu’on prévoyait bref des deux côtés, s’enlise.

Le 25 avril 1915, des forces britanniques et françaises débarquent à Gallipoli

Le 25 avril 1915, des forces britanniques et françaises débarquent à Gallipoli, dans le détroit turc des Dardanelles, contrôlant l’accès à Constantinople (maintenant Istanbul) et à la mer Noire, fermé par la Turquie au début de la guerre. L’opération, défendue en particulier par Winston Churchill, alors à la tête de la marine britannique, vise à prendre l’Allemagne et l’Autriche à revers et établir la jonction avec la Russie.

Elle se solde par un échec meurtrier : 180.000 morts chez les Alliés, qui évacuent leurs forces en janvier 1916. Mais la bataille de Gallipoli est aujourd’hui commémorée comme un événement fondateur par les Australiens et les Néo-zélandais, qui s’y sont battus pour la première fois sous leur drapeau national.

Le 25 février 1916, les Allemands,  veulent « saigner à blanc » l’armée française 

Le 25 février 1916, les Allemands, qui veulent « saigner à blanc » l’armée française et amener Paris à demander la paix, lancent une grande offensive au nord de Verdun.  Dès juin, l’avancée allemande est contenue. Les forts emblématiques de Douaumont seront repris en octobre et décembre, tout comme la majeure partie du terrain perdu au début de la bataille.

En décembre 1916, quand la bataille se termine, les lignes n’auront presque pas bougé de leur point de départ, illustrant l’absurdité de ce combat. Les pertes humaines sont énormes, réparties assez également entre les deux camps: 770.000, dont plus de 300.000 morts.

La bataille de la Somme est la plus sanglante de la guerre avec 1,2 million de soldats hors de combat, dont plus de 400.000 morts ou disparus. Elle oppose Allemands et Alliés, en majorité britanniques, dans le nord de la France entre juillet et novembre 1916.  L’offensive est lancée par les Alliés, le 1er juillet, qui reste comme le plus sanglant de l’histoire britannique avec 20.000 morts ou disparus, la plupart lors de la première heure  et 40.000 blessés.

Après cinq mois de combats, les gains territoriaux des alliés sont infimes

En janvier 1917, pour rompre le blocus maritime britannique qui l’asphyxie, l’Allemagne se lance dans une guerre sous-marine à outrance. Elle espère hâter la fin du conflit en étouffant à son tour économiquement la Grande-Bretagne. Cette stratégie à risque s’avère contre-productive: le 6 avril, les Etats-Unis jusqu’alors attachés à leur neutralité dans le conflit malgré les torpillages de plusieurs de leurs navires, dont en 1915 le « Lusitania » transportant des civils américains, déclarent la guerre à l’Allemagne.

Le 26 juin, le premier convoi américain arrive en France, à Saint-Nazaire

Le 26 juin, le premier convoi américain arrive en France, à Saint-Nazaire. Le corps expéditionnaire atteint 1 million d’hommes à l’été 1918, puis 2 millions à la fin du conflit. Au total, près de 117.000 soldats américains trouveront la mort pendant la guerre.

Le 16 avril 1917, l’armée française, sous les ordres du général Robert Nivelle, lance en Picardie l’offensive d’un million d’hommes sur le Chemin des Dames, une petite route empruntée jadis par les « Dames de France » (les filles du roi Louis XV). Mais l’offensive se heurte à la résistance allemande. Jusqu’à début mai, les gains se comptent en quelques centaines de mètres et le nombre de morts français à environ 100.000 en quelques semaines.

Le 15 mai, le général Philippe Pétain remplace Nivelle, limogé. Il décide l’arrêt des grandes offensives. Mais il doit d’abord gérer les mutineries.

Entre 30.000 et 40.000 hommes participent à des mouvements de révolte

Entre 30.000 et 40.000 hommes participent à des mouvements de révolte qui surviennent souvent à l’arrière, au sein de troupes au repos venant de risquer leur vie pour des avancées quasi-nulles et contraintes pourtant de vite remonter au front.

La répression des mutineries, qui tient une place importante dans la mémoire collective des Français, a été illustrée par le film de Stanley Kubrick « Les sentiers de la gloire » (sorti en 1957 mais diffusé en France en 1975). 554 mutins du Chemin des Dames sont condamnés à mort, dont 49 exécutés, les autres ayant été graciés.

Entre 1914 et 1917, la Russie perd au combat

Entre 1914 et 1917, la Russie perd au combat plus de 2 millions de soldats et d’officiers, en raison notamment d’un armement insuffisant.

En mars 1917, une première révolution provoque l’abdication de Nicolas II et la formation d’un gouvernement provisoire, mais ce dernier ne contrôle presque rien et n’envisage pas de se retirer du conflit, devenu très impopulaire dans le pays.

Les bolcheviks prennent le pouvoir et propose  de mettre fin aux hostilités.

En novembre (octobre selon le calendrier orthodoxe alors en vigueur), les bolcheviks prennent le pouvoir et leur première décision est de proposer aux pays en guerre avec la Russie de mettre fin aux hostilités.

Lénine conclut avec les Allemands à Brest-Litovsk (Bielorussie) le 15 décembre un armistice, qui met fin aux combats, puis le 3 mars 1918, un traité qui fait perdre à la Russie une grande partie de ses territoires occidentaux au profit de l’Allemagne (Pologne, Pays baltes, Finlande notamment) et plus de 30% de sa population.

L’Allemagne peut alors redéployer une partie de ses forces vers le front occidental.

Après avoir été bousculés au printemps par quatre grandes offensives des Allemands qui ont enfin réussi à percer le front, les Alliés renforcés par les premiers contingents américains lancent à l’été, depuis la Marne, une contre-offensive générale, en employant pour la première fois massivement des chars.  Préparée par le général Ferdinand Foch, commandant en chef des forces alliées, elle renverse définitivement le cours de la guerre, déclenchant une retraite allemande sur tous les fronts.

Les alliés de l’Allemagne s’effondrent

Les alliés de l’Allemagne s’effondrent les uns après les autres: la Bulgarie qui signe un armistice dès le 29 septembre, l’Autriche vaincue par les Italiens à Vittorio Veneto (24-27 octobre) et la Turquie contrainte de signer l’armistice de Moudros le 30 octobre. En Allemagne, un mouvement révolutionnaire entraîne l’abdication de l’empereur Guillaume II le 9 novembre et la proclamation de la République.

Le 11 novembre, à 05h20, dans la clairière de Rethondes,  l’Allemagne signe l’armistice

Le 11 novembre, à 05h20, dans la clairière de Rethondes (près de Compiègne, au nord de Paris), dans le wagon du général Foch, une délégation allemande, avec l’accord du nouveau gouvernement à Berlin, signe l’armistice. Les Allemands acceptent des livraisons considérables de matériel de guerre, de wagons, de locomotives. Ils libèrent sans réciprocité les prisonniers alliés et doivent évacuer sous quinze jours les territoires envahis à l’ouest ainsi que l’Alsace-Lorraine.

A 11h00 pile, le cessez le feu entre en vigueur. La première guerre mondiale est terminée.

D.C avec AFP

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