La présidence tchèque modère les propos du chef de l’État sur la surveillance des Russes en Occident

Par Epoch Times avec AFP
16 juin 2023 19:43 Mis à jour: 16 juin 2023 19:43

La présidence tchèque a modéré vendredi les déclarations du chef de l’État Petr Pavel sur la nécessité de surveiller les Russes vivant dans les pays occidentaux, qu’il avait comparés jeudi aux citoyens d’origine japonaise aux États-Unis pendant la Seconde guerre mondiale.

Ces citoyens russes « devraient être surveillés beaucoup plus qu’auparavant, car ils sont citoyens d’une nation qui mène une guerre agressive » contre l’Ukraine, avait déclaré M. Pavel. Appelé à préciser ses propos, il avait ajouté qu’ils devaient être « sous la surveillance des services de sécurité ». Et il avait ensuite pris l’exemple des citoyens d’origine japonaise aux États-Unis entre 1942 et 1945. Or, loin d’être simplement soumis à surveillance, 120.000 personnes d’origine japonaise se trouvant sur le territoire des États-Unis avaient alors été placées dans des camps d’internement, une politique pour laquelle le président George Bush avait présenté des excuses au Japon en 1991.

Vendredi, la porte-parole de M. Pavel a insisté sur le fait que ce dernier « ne parlait nullement (pour les citoyens russes) d’internement ou de persécution ». Le président n’a utilisé cet exemple, a-t-elle ajouté, que pour montrer « que des mesures restrictives de sécurité envers les citoyens d’un pays ennemi ne sont rien de nouveau, et qu’elles ont par le passé été utilisées de façon beaucoup plus dure ».

Il s’agit simplement pour les services de sécurité de « porter plus d’attention » aux citoyens russes vivant dans la République tchèque, puisque Moscou menace ouvertement ce pays et ses alliés occidentaux de représailles pour leur soutien à l’Ukraine. « Bien entendu, chaque individu ne représente pas un risque », a-t-elle ajouté.

Des réactions indignées

Les déclarations de M. Pavel jeudi avaient immédiatement provoqué des réactions indignées de certains Russes vivant en Occident, soit environ 10,8 millions de personnes. « Franchement, je ne peux pas croire que le président de la République tchèque suggère tout simplement de placer les citoyens russes dans des camps de concentration », a écrit sur Twitter la journaliste Maria Pevchikh.

Avant de suggérer que les services de sécurité se concentrent sur les Russes très riches qui possèdent des propriétés dans la République tchèque, et non sur les journalistes indépendants ou les militants.

Prague a fourni à Kiev des aides militaire et humanitaire importantes depuis le début de l’invasion, et a reçu environ un demi-million de réfugiés. M. Pavel s’est rendu en Ukraine en avril, un mois après sa prise de fonction.

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