La prise régulière d’aspirine pourrait réduire le risque de cancer colorectal, selon une étude

Le bénéfice était plus important pour les personnes qui fument des cigarettes, qui ont un indice de masse corporelle plus élevé ou qui présentent d'autres facteurs de risque de la maladie liés au mode de vie

Par Jack Phillips
12 août 2024 00:21 Mis à jour: 12 août 2024 00:21

La prise régulière d’aspirine pourrait réduire le risque de développer un cancer colorectal chez les personnes présentant un risque élevé de développer ce cancer.

Publiée dans la revue JAMA Oncology le 1er août, une étude a montré que l’utilisation hebdomadaire d’aspirine pouvait réduire le risque de développer le cancer chez les personnes qui fument des cigarettes, qui ont un indice de masse corporelle élevé ou qui présentent d’autres facteurs de risque de la maladie liés au mode de vie.

Ce groupe avait un risque de 3,4 % de développer un cancer colorectal, qui touche le côlon ou le rectum, s’il ne prenait pas d’aspirine chaque semaine. Les chercheurs ont, en revanche, constaté que les personnes qui prennent régulièrement de l’aspirine ont un risque de 2,12 %.

Il n’y avait guère de différence entre les personnes considérées comme ayant un mode de vie plus sain. Si elles prenaient régulièrement de l’aspirine, elles avaient 1,5 % de risque de développer un cancer colorectal. Dans le cas contraire, le risque de développer un cancer est de 1,6 %, selon l’étude.

Le groupe a défini l’usage régulier comme deux pilules de 400 mg, soit un gramme ou plus, ou au moins 6 comprimés de 75 mg, par semaine. L’étude a également évalué 108.000 hommes et femmes âgés en moyenne de 49 ans pendant trois décennies et a enregistré leur consommation d’aspirine, tout en leur attribuant des scores basés sur leur consommation de cigarettes, d’alcool, leur indice de masse corporelle, leur régime alimentaire et d’autres facteurs.

Les chercheurs ont obtenu les données à partir de vastes ensembles de données connus sous le nom de Health Professionals Follow-Up Study (étude de suivi des professionnels de la santé) et Nurses’ Health Study (étude sur la santé des infirmières).

« Nos résultats montrent que l’aspirine peut réduire proportionnellement le risque nettement élevé chez les personnes présentant de multiples facteurs de risque de cancer colorectal », a déclaré dans un communiqué de presse Daniel Sikavi, auteur principal de l’article et gastro-entérologue.

« En revanche, les personnes ayant un mode de vie plus sain présentent un risque de base plus faible de cancer colorectal et, par conséquent, le bénéfice de l’aspirine est toujours évident, bien que moins prononcé. »

Les auteurs de l’étude précisent que leur étude ne s’est pas prononcée sur les effets secondaires potentiels de l’utilisation régulière d’aspirine, notamment les hémorragies internes.

« En outre, bien que l’étude ait tenté de contrôler un large éventail de facteurs de risque de cancer colorectal, en comparant les groupes qui ne prenaient pas d’aspirine et ceux qui en prenaient, avec le même niveau de facteurs de risque, il est possible que d’autres facteurs aient influencé les résultats, étant donné qu’il s’agissait d’une étude d’observation », indique le communiqué.

Selon le National Cancer Institute, le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer aux États-Unis, derrière le cancer du poumon. L’American Cancer Society estime qu’environ 46.220 cas de cancer du rectum et 106.590 nouveaux cas de cancer du côlon seront diagnostiqués aux États-Unis en 2024. Le cancer colorectal devrait être à l’origine d’environ 53.010 décès cette année.

Selon les données 2018 de Santé Publique, en France, le cancer responsable du plus grand nombre de décès par cancer chez l’homme reste le cancer du poumon (23.000). Viennent ensuite les cancers colorectal et de la prostate (respectivement 9000 et 8000).

L’American Cancer Society a constaté que le nombre de décès dus au cancer colorectal a diminué chez les personnes âgées au cours des dernières décennies. Les progrès du dépistage ont permis aux médecins d’enlever des excroissances potentiellement cancéreuses, appelées polypes, avant qu’elles ne se développent.

Depuis une cinquantaine d’années, l’aspirine à petite dose (75 à 100 mg) a été prescrite en prévention des accidents cardiovasculaires. Toutefois, en 2019, l’American College of Cardiology et l’American Heart Association ont modifié leurs lignes directrices et déclaré que seules les personnes présentant un risque élevé d’accident vasculaire cérébral ou de crise cardiaque devraient continuer à prendre une dose quotidienne de 75 milligrammes.

L’aspirine peut irriter la paroi de l’estomac et provoquer des hémorragies internes, des ulcères et des problèmes gastro-intestinaux. En tant qu’anticoagulant, l’aspirine peut être dangereuse pour les personnes présentant un risque élevé d’hémorragie.

Les personnes qui utilisent de l’aspirine et un autre anticoagulant peuvent également courir le risque de développer des effets indésirables. Les anticoagulants courants comprennent d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’ibuprofène ou le naproxène, ainsi que des médicaments pour le cœur tels que la warfarine.

Certains compléments alimentaires à base de plantes, comme le curcuma, l’ail et le gingembre, fluidifient également le sang.

En avril, une étude publiée dans le Journal of the American Cancer Society a également montré que la prise quotidienne d’aspirine à faible dose pouvait réduire le taux de mortalité et le développement du cancer colorectal.

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