« La question du maintien au gouvernement » d’Eric Dupond-Moretti, mis en examen vendredi pour prise illégale d’intérêts « mérite d’être posée », estime l’association anticorruption Anticor qui avait déposé plainte à l’automne contre le garde des Sceaux devant la Cour de justice de la République (CJR).
« L’infraction de prise illégale d’intérêts visée par la Cour de justice est très grave dès lors qu’elle implique que des intérêts personnels du ministre auraient guidé l’action du ministère et non les intérêts de la Nation », a réagi Élise Van Beneden, présidente d’Anticor.
Le garde des Sceaux a été mis en examen vendredi pour « prise illégale d’intérêts » à l’issue d’un interrogatoire de près de six heures à la CJR. Il est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de ministre pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat, ce qu’il réfute.
« Dans un contexte d’abstentionnisme massif, il appartient au gouvernement de prendre la mesure de l’impact d’une telle mise en examen sur la confiance que les citoyens placent dans son action. Ainsi, la question du maintien de M. Dupond-Moretti au gouvernement mérite d’être posée », affirme Mme Van Beneden.
Création d’un déontologue du gouvernement en vue
L’association anticorruption avait déposé plainte, tout comme trois syndicats de magistrats, contre le ministre de la Justice devant la CJR, dénonçant des conflits d’intérêts avec ses anciennes activités d’avocat dans deux dossiers. Ces plaintes avaient abouti à l’ouverture d’une information judiciaire en janvier par la CJR, seule habilitée à poursuivre des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leur fonction.
Pour Élise Van Beneden, « compte-tenu des nombreuses mises en cause actuelles de ministres, la création d’un déontologue du gouvernement apparait essentielle ».
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