La première région productrice de paille de lin de la planète a vu la demande exploser en 2024. Les agriculteurs normands ont cultivé 17.000 hectares en plus par rapport à l’année dernière. La matière est très prisée pour ses qualités techniques.
« L’or bleu » se trouve en France. En effet, la plupart du lin qui se vend dans le monde a été cultivé en Normandie. Cette région, qui bénéficie de conditions favorables à sa culture, fait des miracles en matière de production. À tel point que la dynamique de la ressource s’accélère, rapporte France Bleu.
Cultivé depuis des siècles en France, la fleur de lin envahit chaque année encore davantage les champs de l’Eure au Calvados en passant par la Seine-Maritime. Avec plus de 93.000 hectares de surfaces cultivées en 2024, contre 77.000 l’an dernier et un peu plus de 30.000 hectares en 2010, la région normande écrase toute concurrence.
Elle représente 58% de la superficie française de production de paille de lin (162.000 hectares au total), loin devant les Hauts-de-France (56.000 hectares) et l’Île-de-France (5000 hectares). Ce très bon résultat s’explique en partie par de meilleures conditions climatiques. Grâce à elles, 17.000 hectares ont pu être cultivés en plus par rapport l’année dernière.
La plante, très sensible, a besoin de beaucoup d’eau et se plaît mieux près de la mer, surtout l’été, saison de l’arrachage des plans. À noter qu’il est plus facile de retirer la fibre (la partie la plus intéressante pour fabriquer du textile), quand elle est humide.
Après deux années avec des étés trop secs, toutes les conditions étaient réunies en Normandie en 2024 pour obtenir une très bonne récolte, ce qui a grandement soulagé les agriculteurs.
Une demande mondiale en augmentation
Mais même si les récoltes ont été plus faibles les années précédentes, la demande, elle, a continué à croître. La Chine et les États-Unis, par exemple, ont fabriqué plus de vêtements en lin. De ce fait, les prix ont grimpé : on est passé de 3 ou 4 euros à 10 euros le kilo. C’est en partie pour cela que les surfaces cultivées ont autant augmenté.
Ainsi, toute la filière a investi, rapportent nos confrères. Les dix-neuf usines de teillage de lin (qui permettent d’extraire les fibres nécessaires à la fabrication du textile) ont amélioré leur capacité de transformation. Plus de lin a été semé sur les parcelles par les agriculteurs dans la limite du possible. La même terre ne doit pas être utilisée à chaque fois, sinon le lin perd en qualité.
Plusieurs magasins ont eu du mal à se fournir à cause de l’explosion des prix. Dans le Calvados, certaines boutiques spécialisées ont dû se résoudre à ne pas vendre les produits les plus coûteux. Pour faire baisser les prix, les acheteurs internationaux ont aussi réduit leurs commandes. Pas de quoi inquiéter les agriculteurs, qui s’attendaient à cette réaction. À voir comment évoluera le marché en 2025.
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