Le représentant du parquet a requis mardi la relaxe pour un homme qu’Alexandre Benalla est soupçonné d’avoir molesté le 1er mai à Paris et qui comparaissait pour des violences envers des policiers, au tribunal correctionnel de Paris.
Le nom de l’ex-collaborateur déchu de l’Élysée n’a pas une seule fois été prononcé à l’audience. Pourtant, l’interpellation de Khélifa M. au Jardin des Plantes constitue le premier acte de cette journée du 1er mai qui a précipité au cœur de l’été la chute de l’ex-chargé de mission.
C’est sans doute la médiatisation de cette affaire qui devrait permettre la relaxe du prévenu.
« RT vvantighem: #Benalla : Bonjour ! Ce mardi, on est devant la 24-1 pour suivre le procès de Khelifa. M.
Molesté par A. Benalla, le 1er mai 2018 au Jardin des Plantes, ce soudeur doit répondre de faits de violences sur des policiers qui auraient ét… https://t.co/LUzhyRZniq«— ???????????????????????????????????????????????? (@Angielililou) 2 avril 2019
Plusieurs vidéos montrent Alexandre Benalla avec son acolyte Vincent Crase, employé du parti présidentiel LREM, emmener un homme qui vient d’être interpellé, des CRS autour d’eux, dans les allées du Jardin.
Pour ces faits, qui précèdent l’affaire de la Contrescarpe, Alexandre Benalla sera mis en examen pour « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique » et « violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours ».
Le prévenu, un grand brun de 36 ans, a toujours nié avoir jeté le moindre caillou en direction de la police. Il explique s’être réfugié au Jardin des Plantes pour échapper aux gaz lacrymogènes et au mouvement de panique quand la manifestation a dégénéré.
#Benalla #JardinDesPlantes : L’avocate de Khelifa. M., Brigitte Plaza, estime qu’on a monté « une procédure artificielle pour incriminer son client ». Selon les informations de @20Minutes, deux policiers sont notamment cités comme témoins pour tenter de savoir ce qu’il s’est passé.
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 2 avril 2019
Il raconte que deux hommes, qu’il pense être « des policiers en civil », s’approchent de lui. « Ils m’ont tendu trois pavés en me demandant « c’est à toi, ça ? ». J’ai refusé de les toucher ».
« Puis j’ai entendu le bruit d’une matraque qu’on déploie. J’ai commencé à fuir, mais pas assez vite, j’ai pris un coup sur la jambe et du gaz lacrymo », dit-il. Il continue à courir, à moitié aveuglé, et sera rattrapé et ramené vers des « hommes en uniforme ».
À l’audience, un policier est venu témoigner l’avoir repéré au sein d’une « nébuleuse » de potentiels casseurs et vu « jeter un projectile ».
La présidente demande à l’agent s’il n’y a pas de « possibilité d’erreur sur la personne ». « Absolument pas », répond-il crânement.
Une nouvelle photo, d’une agence américaine, du tandem Alexandre Benalla-Vincent Crase se baladant tranquillement dans le Jardin des Plantes par une belle journée de mai… avec une matraque télescopique. https://t.co/LQdr0nnAmD pic.twitter.com/bY0QiUgmxd
— Kâplan (@KaplanBen_Fr) 31 juillet 2018
Mais voilà: les vidéos de l’interpellation ont été tournées à 16H52 et 16H53, alors que les policiers affirment avoir vu le prévenu lancer un projectile à 17H02. « Il ne peut pas l’avoir vu », constate le procureur, demandant la relaxe de Khélifa M. pour les violences. Il requiert toutefois deux mois de sursis avec mise à l’épreuve pour consommation de stupéfiants.
L’avocate du prévenu, Me Brigitte Plaza, a pilonné « une procédure expéditive » bafouant la présomption d’innocence, à l’image des brassées de renvois en comparution immédiate des « gilets jaunes » depuis des mois.
« Sans ces vidéos, mon client aurait été condamné, cela ne fait pas l’ombre d’un doute », a-t-elle tonné.
Le délibéré est attendu le 4 juin.
D. S avec AFP
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