La responsable d’Amnesty en Ukraine démissionne, après le rapport critiqué par Kiev

Par Epoch Times avec AFP
7 août 2022 10:40 Mis à jour: 7 août 2022 13:14

La responsable d’Amnesty International en Ukraine, Oksana Pokaltchouk, a annoncé sa démission à la suite du rapport de l’ONG reprochant aux forces armées ukrainiennes de mettre en danger des civils, ce qui a provoqué la colère de Kiev.

« Je démissionne d’Amnesty International en Ukraine », a affirmé Mme Pokaltchouk dans un communiqué sur sa page Facebook dans la nuit de vendredi à samedi 6 août, reprochant au rapport publié le 4 août d’avoir sans le vouloir servi « la propagande russe ».

Mise en danger des civils par l’armée ukrainienne selon Amnesty

Amnesty avait affirmé vendredi 5 août assumer pleinement son rapport reprochant à l’armée ukrainienne de mettre en danger des civils dans sa résistance à l’invasion russe en installant des infrastructures militaires dans des zones habitées.

Un homme pleure pour sa femme décédée à la suite d’un bombardement par plusieurs lance-roquettes dans une zone résidentielle de Kharkiv le 7 juillet 2022 au milieu de l’invasion russe de l’Ukraine. – Trois civils ont été tués et 5 blessés à la suite du bombardement du bureau du procureur de la région. (Photo SERGEY BOBOK/AFP via Getty Images)

La publication la veille du document avait suscité l’ire de Kiev. Le président Volodymyr Zelensky était allé jusqu’à accuser l’ONG de « tenter d’amnistier l’Etat terroriste » russe, en mettant « la victime et l’agresseur d’une certaine manière sur un pied d’égalité ».

« Si vous ne vivez pas dans un pays envahi par des occupants qui le morcellent, vous ne comprenez probablement pas ce que c’est de condamner une armée de défenseurs », a ajouté la responsable d’Amnesty Ukraine.

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, s’est déclarée « désolée » d’apprendre la démission de Mme Pokaltchouk, mais ajouté qu’elle « respectait sa décision ».

Mme Pokaltchouk a indiqué avoir tenté en vain de convaincre la direction d’Amnesty International que le rapport était partiel et ne prenait pas en compte le point de vue du ministère ukrainien de la Défense.

Amnesty a indiqué avoir contacté les responsables du ministère de la Défense le 29 juillet au sujet de ses conclusions, mais n’avoir pas eu de réponse à temps avant la sortie de son rapport.

Selon Mme Pokaltchouk, Amnesty a « donné très peu de temps » au ministère « pour une réponse ». « Par conséquent, l’organisation a publié un rapport qui semblait involontairement soutenir la version russe. S’efforçant de protéger les civils, ce rapport est devenu un outil de propagande russe », déplore-t-elle.

Un rapport aux normes de vérification rigoureuses d’Amnesty

Vendredi 5 août, Agnès Callamard avait assuré que les conclusions du rapport étaient « fondées sur des preuves obtenues lors d’investigations de grande ampleur soumises aux mêmes normes rigoureuses et processus de vérification que tout le travail d’Amnesty International ».

Dans son rapport publié au terme d’une enquête de quatre mois, Amnesty a accusé l’armée ukrainienne d’établir des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et de lancer des attaques depuis des zones peuplées, une tactique qui viole selon elle le droit humanitaire international.

Amnesty a toutefois insisté sur le fait que les tactiques ukrainiennes ne « justifient en aucun cas les attaques russes aveugles » qui ont frappé les populations civiles.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s’était dit « indigné » par les accusations « injustes » d’Amnesty International qui, selon lui, crée « un faux équilibre entre l’oppresseur et la victime ».

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