La Russie a découvert d’importantes réserves de pétrole et de gaz en Antarctique, ce qui fait craindre qu’elle ne procède à des forages dans la région, une initiative qui violerait la politique internationale.
Selon les documents présentés la semaine dernière à la commission d’audit environnemental du Royaume-Uni, les réserves, situées sur le territoire britannique, contiennent environ 511 milliards de barils de pétrole. Ce volume équivaut à environ 10 fois la production pétrolière de la mer du Nord sur les 50 dernières années.
La découverte a été faite par RosGeo, l’organisme public russe chargé des études géologiques.
Le traité de l’Antarctique de 1959, dont la Russie est signataire, interdit toute exploration pétrolière, toute exploitation minière et toute activité liée à d’autres ressources minérales dans l’Antarctique afin de protéger l’environnement et l’écosystème de la région, à une seule exception près : la recherche scientifique non militaire.
« L’Antarctique continuera à jamais d’être utilisé exclusivement à des fins pacifiques et ne deviendra pas le théâtre ou l’objet de discordes internationales », stipule le traité.
Si la démarche russe visant à évaluer le potentiel pétrolier et gazier offshore de la région a suscité des inquiétudes quant à la possibilité d’attiser des tensions politiques, David Rutley, sous-secrétaire d’État parlementaire pour les Amériques et les Caraïbes, a déclaré que la dernière découverte en date n’avait qu’une finalité scientifique.
Il a déclaré au parlement britannique que la Russie avait récemment « réaffirmé son engagement à l’égard des éléments clés du traité ».
Claire Christian, directrice exécutive de la Coalition pour l’Antarctique et l’océan Austral (ASOC), a fait remarquer que l’Antarctique « a toujours été un endroit où les pays pouvaient mettre de côté leurs différences politiques ».
« Il serait donc extrêmement regrettable de mettre cet objectif en danger à un moment où les conflits géopolitiques sont si nombreux », a-t-elle déclaré.
Les prix du pétrole et du gaz en Europe ont augmenté à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, incitant le gouvernement britannique à réduire sa dépendance à l’égard du pétrole russe. Le gouvernement russe a également restreint de plus en plus l’approvisionnement en gaz de l’Europe continentale, entraînant des pénuries de gaz dans la région.
« L’invasion de l’Ukraine en février 2022 a entraîné un changement important dans les stratégies de sécurité énergétique en Europe, puisque les pays occidentaux ont décidé de réduire leur dépendance à l’égard des importations d’énergie russe et que la Russie a restreint les approvisionnements en gaz vers l’Europe », a déclaré le rapport de la commission de la Chambre des communes du Parlement britannique en janvier 2023.
« Jusqu’en 2022, une part importante du pétrole et du diesel consommés au Royaume-Uni était importée directement de Russie. En 2021, un peu moins d’un cinquième du diesel britannique provenait de Russie, tandis que le Royaume-Uni s’était également approvisionné en carburéacteur russe à hauteur d’environ 5 %. »
« Bien qu’il ne dépende pas directement des approvisionnements énergétiques russes, la dépendance continue du Royaume-Uni à l’égard des combustibles fossiles l’expose fortement à la volatilité des marchés internationaux de matières premières pour le pétrole et le gaz. Le prix de gros du gaz détermine le prix de l’énergie fournie aux clients domestiques et commerciaux britanniques. »
Dans le même temps, la Chine est devenue le premier acheteur de pétrole russe, avec 1,82 million de barils par jour de brut russe importés par voie maritime en mars.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.