INTERNATIONAL

La Russie détruit ses dernières armes chimiques

septembre 27, 2017 18:53, Last Updated: septembre 27, 2017 18:52
By

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mercredi la destruction des dernières armes chimique russes héritées de l’époque de la Guerre froide.

« Les dernières réserves d’armes chimiques de l’arsenal russe vont être détruites aujourd’hui », a assuré M. Poutine selon des images de la télévision russe, saluant un « évènement historique » et « un pas énorme vers un monde plus équilibré, plus sûr ». Le président russe s’exprimait par vidéoconférence avec les responsables de la destruction du dernier stock russe situé à Kizner, un village de la région de la Volga.

Des engagements encore à prendre

L’Organisation internationale pour l’Interdiction des Armes chimiques (OIAC), dont des responsables étaient présents à Kizner, a « félicité » la Russie dans la foulée de l’annonce de Vladimir Poutine. Ce dernier a rappelé à propos des Etats-Unis: « Ils ont déjà reporté trois fois la date de la destruction, y compris sous prétexte d’un manque de budget ce qui, franchement, semble étrange mais bon… Nous nous attendons à ce que les Etats-Unis, et d’autres pays, remplissent tous leurs engagements pris dans le cadre d’accords internationaux », a-t-il ajouté.

La Russie et les Etats-Unis, qui avaient amassé pendant la Guerre froide d’énormes stocks d’armes chimiques, s’étaient engagés à les détruire avant avril 2012 aux termes de la Convention de 1997 sur l’interdiction des armes chimiques, avant d’annoncer ne pas être en mesure de respecter ce calendrier. La Russie avait ainsi reporté une première fois l’échéance à décembre 2015, avant de la repousser à nouveau à 2020. De leur côté, les Etats-Unis ont fixé l’échéance de 2023 pour la destruction totale de leur stock.

Une destruction programmée

« L’achèvement du programme de la destruction vérifiée des armes chimiques de la Russie est une étape importante en vue d’atteindre les objectifs de la Convention sur les Armes chimiques », a déclaré le directeur général de l’OIAC Ahmet Üzümcü dans un communiqué. Près de 200 pays ont adhéré à la convention de 1997, qui interdit la recherche, la production, le stockage et l’utilisation d’armes chimiques. Selon l’OIAC, 96% des armes déclarées par les pays signataires ont été détruites sous sa supervision.

La question des armes chimiques est revenue sur le devant de la scène après les accusations portées par les pays occidentaux contre le régime syrien –allié de la Russie–, accusé d’avoir utilisé du gaz sarin lors d’un bombardement sur la localité de Khan Cheikhoun, faisant 87 morts en juillet. Des accusations similaires avait été portées en 2014 et 2015 contre le régime syrien, qui avait pourtant signé en 2013 la convention de 1997.

En Russie, 39 967 tonnes d’armement chimique auront été détruites au total. « Il a fallu 20 ans, 316 milliards de roubles (4,7 milliards d’euros au taux actuel) et le travail acharné de dizaines de milliers de personnes », souligne le document du Kremlin attestant de la destruction de ces derniers stocks. Pour se débarrasser de ces stocks, la Russie avait créé sept centres de destruction à travers la Russie, qui fonctionnaient depuis 2005. Six avaient fermé en 2015 et celui de Kizner était le dernier encore en activité.

Les derniers stocks détruits à Kizner étaient un agent neurotoxique, le VX, une version plus mortelle du gaz sarin. « Durant tout ce travail, il n’y a jamais eu de situation d’urgence. Pas seulement en matière d’accidents, mais aucune violation des conditions de sécurités qui auraient pu avoir des conséquences », a noté Mikhaïl Babitch, représentant du président russe dans la région de la Volga, cité par les agences de presse russes.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER