Le vice-Premier ministre russe Alexey Overchuk a déclaré que Moscou s’efforcerait d’équilibrer ses relations entre Washington et Pékin.
Le Kremlin cherche à maintenir un équilibre entre ses relations avec les États-Unis et son partenariat militaire et économique avec la Chine communiste, selon un haut responsable russe.
Le vice-Premier ministre Alexey Overchuk a formulé ces remarques lors d’une allocution prononcée le 27 mars au Forum de Boao, dans la province chinoise du Hainan.
« En ce qui concerne les relations entre la Russie, la Chine et les États-Unis, nous ne devons pas développer de lien avec un pays au détriment d’un autre et vice versa », a déclaré Alexey Overchuk, selon une traduction de ses propos initialement rapportés par Bloomberg.
Il a ajouté que Moscou souhaitait continuer à collaborer avec Pékin pour mettre en œuvre et étendre l’accord stratégique signé par les deux puissances en 2023.
Cet accord a instauré un partenariat stratégique global entre la Chine et la Russie, rapprochant les deux nations dans une alliance de fait. Dans ce cadre, Moscou et Pékin ont intensifié leurs liens économiques, diplomatiques et militaires, notamment par une augmentation de leurs exercices militaires conjoints à travers le monde.
Cet accord visait également, du moins en partie, à affaiblir l’hégémonie américaine dans les affaires internationales. La veille de sa signature, le président russe Vladimir Poutine avait promis que la Chine et la Russie créeraient un « ordre mondial multipolaire » pour remplacer les « règles » de l’ordre international dirigé par les États-Unis.
Les médias d’État chinois ont également rapporté qu’Alexey Overchuk avait exprimé l’espoir que le partenariat stratégique atteindrait de nouveaux sommets dans les années à venir, alors que les deux puissances continuent d’entrelacer leur avenir.
De même, Alexey Overchuk a affirmé que la Russie avait, en grande partie, résisté à la pression des sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine grâce au soutien de la Chine, qui a considérablement augmenté ses achats d’énergie et d’autres biens russes pour combler le vide.
Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, haut responsable du Comité permanent du Politburo du Parti communiste chinois (PCC), a déclaré qu’il avait déjà rencontré Alexey Overchuk deux fois cette année et que les deux continueraient à développer les relations entre leurs gouvernements.
Alexey Overchuk a approuvé ces propos, affirmant qu’il continuerait à rechercher des moyens d’étendre la coopération avec la Chine.
« Il y a une volonté des deux côtés d’explorer des opportunités pour approfondir ces liens, car les deux nations subissent des pressions extérieures », a déclaré Alexey Overchuk. « Et naturellement, nous cherchons des façons de coopérer et de travailler ensemble pour améliorer le niveau de vie de nos populations. »
Ces commentaires interviennent alors que Moscou cherche à rouvrir ses liens économiques et diplomatiques avec la nouvelle administration à Washington et à dissuader les livraisons d’armes américaines et alliées à l’Ukraine.
Le président Donald Trump a jusqu’à présent encouragé ce rapprochement avec la Russie, affirmant que les États-Unis travailleraient à la réintégration totale de la Russie dans l’espace économique et diplomatique mondial.
Toutefois, l’approche récalcitrante de Moscou face aux efforts de Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine a entravé ces initiatives. Donald Trump a même menacé de sanctions et de tarifs douaniers si la puissance eurasienne ne coopérait pas davantage aux efforts de cessez-le-feu.
« Étant donné que la Russie écrase littéralement l’Ukraine sur le champ de bataille en ce moment, j’envisage sérieusement d’imposer de vastes sanctions bancaires, sanctions et tarifs douaniers à la Russie jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu et un accord de paix final soient conclus. À la Russie et à l’Ukraine, mettez-vous à la table des négociations avant qu’il ne soit trop tard. Merci !!! », a écrit Donald Trump sur Truth Social le 7 mars, partiellement en lettres majuscules.
Malgré cela, l’administration Trump pourrait être ouverte à l’idée d’une Russie et d’une Chine plus intégrées, alors que Washington cherche à faire venir les deux puissances à la table des négociations sur d’autres questions, notamment les dépenses militaires et la prolifération nucléaire.
« À un moment donné, lorsque les choses se calmeront, je vais rencontrer la Chine et la Russie, en particulier ces deux-là, et je vais leur dire qu’il n’y a aucune raison pour que nous dépensions près d’un billion de dollars dans l’armée », a déclaré Donald Trump le mois dernier.
Comment Washington gérera l’accroissement de la coopération entre Moscou et Pékin reste une question ouverte. Ces deux puissances se sont montrées de plus en plus antagonistes envers les États-Unis ces dernières années, collaborant directement avec les autorités communistes de la Corée du Nord et le régime islamiste en Iran pour saper les intérêts américains à l’étranger.
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