La Russie a annoncé vendredi 8 mars la fermeture des bureaux locaux de plusieurs ONG réputées de défense des droits humains, parmi lesquelles Amnesty International et Human Rights Watch.
La représentation locale d’Amnesty (Royaume-Uni) et celle de HRW (Etats-Unis) ont « été exclues du registre officiel des organisations non-gouvernementales étrangères » en Russie, en raison de « violations de la législation russe« , selon un communiqué publié dans la soirée par le ministère russe de la Justice.
Parmi les autres ONG exclues de ce registre, 15 au total, figurent la Fondation Carnegie pour la paix internationale (Etats-Unis), la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté (Allemagne) et la Fondation Friedrich Ebert (Allemagne).
Exclusion des ONG pour « avoir défendu les droits humains et dit la vérité »
Les ONG ont ainsi été « punies pour avoir défendu les droits humains et avoir dit la vérité aux autorités russes », a estimé Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty, citée dans le communiqué.
« Les autorités se trompent profondément si elles croient qu’en fermant notre bureau à Moscou, elles pourront mettre fin à notre travail visant à documenter et à exposer les violations des droits humains », a-t-elle assuré.
Amnesty et Human Rights vont redoubler leurs efforts
Amnesty va désormais « redoubler d’efforts pour exposer les violations flagrantes des droits humains par la Russie à la maison et à l’étranger », selon Mme Callamard.
Human Rights Watch, implantée en Russie depuis 30 ans, a également assuré qu’elle allait poursuivre son travail dans le pays.
Les médias également bloqués risquent de lourdes peines
Depuis le déclenchement de l’opération militaire en Ukraine, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie.
En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant de lourdes peines de prison, ce qu’elles considèrent comme de « fausses informations » sur le conflit.
Fin mars, la Cour suprême de Russie a également confirmé la dissolution de l’ONG Mémorial, un pilier de la société civile russe et gardien de la mémoire des millions de victimes des crimes de l’URSS.
La justice russe a ordonné de dissoudre cette ONG en décembre, en lui reprochant de ne pas avoir précisé son statut d’« agent de l’étranger » dans certaines publications.
La dissolution de l’ONG Mémorial a mis en lumière l’ampleur de la répression tous azimuts dans la Russie de Vladimir Poutine depuis 2020.
Ce tour de vis s’est renforcé depuis le début de l’intervention militaire russe en Ukraine, le 24 février, avec le blocage de réseaux sociaux étrangers, de nombreux médias indépendants et l’arrestation de milliers de manifestants opposés à l’offensive.
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