Le ministère russe des Affaires étrangères a lancé ce lundi un avertissement manifeste aux pays de l’Union européenne fournissant des armes aux forces de défense ukrainiennes depuis l’invasion de la Russie la semaine dernière.
« Les actions de l’UE donneront lieu à une réponse sévère. La Russie continuera à assurer la réalisation de ses intérêts nationaux vitaux, indépendamment des sanctions ou de leur menace. Il est temps que les nations occidentales réalisent que leur domination totale sur l’économie mondiale est révolue depuis longtemps », a déclaré le ministère des Affaires étrangères à Interfax.
Il a ensuite averti que « les citoyens et entités de l’UE impliqués dans la livraison d’armes létales, de carburant et de lubrifiants à l’Ukraine porteront la responsabilité de toute conséquence de ces actions qui se manifesterait au cours de l’opération militaire spéciale en cours. »
« Ils ne peuvent pas ne pas comprendre à quel point ces conséquences sont dangereuses », a déclaré le ministère. Aucune précision, par contre, sur la ou les sanctions que la Russie pourrait tenter d’infliger.
Au cours du week-end dernier, les responsables politiques de l’UE ont convenu d’envoyer pour environ 450 millions d’euros d’armes, de munitions et d’aides à l’armée ukrainienne.
« Pour la première fois, l’UE va financer l’achat et la livraison d’armes et autres équipements à un pays qui est attaqué », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, lors d’une conférence de presse. « C’est un moment décisif », a-t-elle ajouté.
Dans le même temps, l’UE a fermé son espace aérien à tous les avions russes, y compris les vols commerciaux et les avions privés. Cependant, les responsables de l’OTAN et le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, ont exclu lundi l’application d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, estimant qu’une telle mesure placerait les États-Unis et l’OTAN dans une confrontation directe avec la Russie.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a quant à lui déclaré qu’il rejetait les affirmations formulées par la Russie qui prétend que les pays occidentaux sont en train de provoquer une aggravation du conflit.
Le président russe Vladimir Poutine « est celui qui provoque l’escalade et continue de le faire », a-t-il déclaré aux journalistes à Washington. « Nous allons continuer à soutenir les forces armées ukrainiennes, comme nous l’avons fait et comme l’ont fait d’autres pays de l’OTAN, et nous allons continuer à trouver des moyens pour les aider à se défendre. »
Lundi, la première série de pourparlers visant à mettre fin aux combats entre l’Ukraine et la Russie s’est terminée sans qu’aucun accord n’ait été trouvé. Un haut collaborateur de M. Poutine et chef de la délégation russe, Vladimir Medinsky, a déclaré que les discussions avaient duré près de cinq heures et que les représentants avaient « trouvé certains points sur lesquels des positions communes pouvaient être envisagées. » Les discussions devraient se poursuivre dans les jours à venir, a-t-il précisé.
Selon les images satellites, le convoi militaire russe aux portes de Kiev, composé de blindés, chars, pièces d’artillerie et de véhicules logistiques fait désormais près de 60 km.
L’Associated Press a contribué à cet article.
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