EUROPE

La Russie se prépare à de nouvelles attaques ukrainiennes à Koursk

Un conseiller de Poutine exclut tout dialogue avec Kiev face à l'offensive ukrainienne qui se poursuit dans la région frontalière russe
août 20, 2024 19:00, Last Updated: août 20, 2024 23:16
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Les forces russes déployées dans la région occidentale de Koursk se préparent à de nouveaux assauts ukrainiens après « plusieurs vagues » d’attaques lancées ce week-end, a déclaré Apti Alaudinov, un haut responsable du ministère russe de la Défense, le 19 août.

« La journée d’hier a été difficile, car les attaques ennemies se sont succédé en plusieurs vagues », a déclaré M. Alaudinov à l’agence de presse russe TASS.

« Aujourd’hui, nous pouvons voir l’ennemi se déplacer vers une autre zone [à Koursk] afin d’essayer d’attaquer d’une autre direction. »

Qualifiant la situation de « contrôlable », il a assuré que les forces russes déployées dans la région étaient « prêtes à affronter les troupes ennemies quoi qu’elles fassent ».

Les remarques de M. Alaudinov interviennent près de deux semaines après que des milliers de soldats ukrainiens, appuyés par des chars et des pièces d’artillerie, ont lancé une offensive dans la région russe de Koursk.

D’une superficie d’environ 50.000 km², Koursk partage une frontière d’environ 241 kilomètres de long avec la région de Sumy, au nord-est de l’Ukraine.

Kiev affirme que depuis le début de l’offensive transfrontalière le 6 août, elle a établi un contrôle effectif sur environ 1240 km² de territoire à Koursk, dont 92 localités.

Moscou a contesté ces affirmations, mais dans des déclarations antérieures, le ministère russe de la Défense a reconnu la présence de troupes ukrainiennes jusqu’à 27 kilomètres à l’intérieur du territoire russe.

Les autorités russes ont évacué des dizaines de milliers de civils de Koursk et des régions voisines de Briansk et Belgorod.

Moscou a envoyé des renforts à Koursk, tandis que l’aviation et l’artillerie russes ont continué à repousser les concentrations de troupes ukrainiennes dans la région frontalière.

Selon le ministère russe de la Défense, l’Ukraine a perdu plus de 3460 soldats à Koursk depuis le début de l’offensive, et des dizaines de chars et de véhicules blindés.

Comme son homologue ukrainien, le ministère russe de la Défense ne fournit que rarement, voire jamais, les chiffres relatifs aux pertes subies par ses propres forces.

Selon le site Internet du ministère ukrainien de la Défense, la Russie a perdu 6070 soldats depuis le 15 août. Le ministère de la Défense n’a pas précisé si ces pertes s’inscrivaient dans le cadre de l’offensive de Koursk.

Epoch Times n’a pas été en mesure de vérifier en toute indépendance les déclarations faites par les deux parties sur les champs de bataille.

Dans un discours vidéo diffusé le 18 août, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l’offensive en cours à Koursk « continuait d’infliger des pertes à l’armée et à l’État russes, à leur industrie de défense et à leur économie ».

Le lendemain, le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué repris par Tass que « les attaques des équipes d’assaut ennemies contre les localités d’Olgovka, Russkoye, Cherkasskoye et Porechnoye ont été repoussées ». Ces localités se trouvent près de la frontière russe avec l’Ukraine.

Le ministère a ajouté que les forces russes poursuivaient leurs opérations de recherche « afin de détecter et d’éliminer les groupes de sabotage ennemis qui veulent pénétrer plus profondément en Russie ».

Le 16 août 2024, lors d’une visite des médias organisée par l’Ukraine, un point de passage frontalier détruit près de la ville russe de Sudzha, contrôlée par l’Ukraine, dans la région de Koursk. (YAN DOBRONOSOV/AFP via Getty Images)

Ponts en feu

Un enquêteur russe a déclaré le 19 août que l’Ukraine avait frappé et endommagé un troisième pont sur la rivière Seym dans la région russe de Koursk, où les troupes de Moscou affrontent les forces de Kiev depuis près de deux semaines.

Un article du Kyiv Post du 19 août qualifie le pont de « critique d’un point de vue logistique ».

À la fin de la semaine dernière, Moscou a confirmé qu’un deuxième pont traversant la rivière Seym, qui passe par Koursk, a été détruit par un tir de roquette ukrainien, qui aurait tué plusieurs civils.

Selon le ministère russe des Affaires étrangères, les forces ukrainiennes ont utilisé des munitions fournies par l’Occident pour détruire le pont.

« Pour la première fois, la région de Koursk a été touchée par des lance-roquettes de fabrication occidentale, probablement des HIMARS américains », a déclaré Maria Zakharovala, porte-parole du ministère russe des Affaires Étrangères, dans un message posté sur les réseaux sociaux.

Le département d’État américain n’a pas répondu à la demande de commentaire formulée par Epoch Times quant aux affirmations de Mme Zakharova, à l’heure de la publication de cet article.

Les HIMARS (systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité) de fabrication américaine, dont un nombre non précisé a été fourni par Washington à Kiev, ont une portée de 80 km.

En juin, le Pentagone a autorisé Kiev à utiliser des armes fournies par les États-Unis en réponse à des attaques transfrontalières limitées menées depuis l’intérieur de la Russie.

Kiev n’a toutefois pas le droit d’utiliser des munitions à longue portée fournies par les États-Unis pour frapper des cibles situées à l’intérieur du territoire russe.

Les États-Unis ont exprimé leur soutien à l’offensive transfrontalière en cours de Kiev. Washington a également souligné à plusieurs reprises qu’il n’avait pas été informé à l’avance de l’offensive et qu’il n’avait pas été impliqué dans sa planification ou son exécution.

« Nous soutenons bien sûr les efforts visant à perturber les opérations [russes] qui pourraient se dérouler immédiatement de l’autre côté de la frontière. Mais au-delà de cela, il n’y a pas eu de changement de politique », a déclaré un porte-parole du département d’État américain le 13 août.

Le 18 août, Mykola Oleshchuk, commandant de l’armée de l’air de Kiev, a déclaré que l’aviation militaire ukrainienne avait détruit un deuxième pont à Koursk sur la rivière Seym.

« Direction Koursk », a-t-il écrit dans un message sur les réseaux sociaux. « Moins un pont de plus ! »

Les avions ukrainiens, a précisé M. Oleshchuk, « continuent de priver l’ennemi de capacités logistiques par des frappes aériennes de précision, ce qui affecte considérablement le déroulement des hostilités ».

Des militaires ukrainiens utilisent un char T-72 de fabrication soviétique dans la région de Sumy, près de la frontière avec la Russie, le 12 août 2024, lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. (ROMAN PILIPEY/AFP via Getty Images)

Les négociations sont suspendues

Le 19 août, Yuri Ushakov, un haut conseiller du président russe Vladimir Poutine, a déclaré que des pourparlers entre Moscou et Kiev étaient actuellement hors de question en raison de l’offensive transfrontalière en cours de l’Ukraine.

« À ce stade, compte tenu de ce qui a été entrepris [à Koursk], nous n’allons pas engager de discussions », a-t-il déclaré, selon l’agence TASS.

Au début de l’été, Moscou a fixé ses conditions pour mettre fin au conflit.

Il s’agit notamment du retrait total des forces ukrainiennes de quatre régions que la Russie a envahies et effectivement annexées en 2022 et que Moscou considère aujourd’hui comme un territoire de la Fédération de Russie.

Selon la proposition russe, Kiev devrait également renoncer à sa demande d’adhésion à l’alliance occidentale de l’OTAN et s’engager en faveur d’un état permanent de neutralité.

Selon M. Ushakov, la proposition russe, formulée par Poutine en juin, reste sur la table.

« Mais pour le moment, le processus de négociation n’est pas du tout approprié », a-t-il déclaré.

Le calendrier des futurs pourparlers « dépend de la situation, en particulier sur le champ de bataille », a-t-il ajouté.

Dans des remarques précédentes, Poutine a déclaré que l’offensive visait à renforcer la position de Kiev avant d’éventuels pourparlers en vue d’un cessez-le-feu.

Le 17 août, Mme Zakharova a accusé l’Ukraine de préparer une attaque contre la centrale nucléaire de Koursk, selon l’agence TASS.

Toutefois, dans un discours prononcé le 19 août, Zelensky a déclaré que l’incursion militaire était une question de sécurité pour l’Ukraine, car elle vise à créer « une zone tampon sur le territoire de l’agresseur ».

Avec Reuters

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