La Russie a dit mardi viser la capitulation de l’Ukraine au lendemain d’une attaque qui a fait 18 morts dans un centre commercial du centre du pays, l’Otan ayant dénoncé la « brutalité » de Moscou au premier jour d’un sommet crucial à Madrid.
« Il faut ordonner aux soldats ukrainiens de déposer les armes et il faut mettre en oeuvre toutes les conditions fixées par la Russie. Alors tout sera fini en une journée », a déclaré à la presse le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
L’attaque russe, qui a ravagé un centre commercial bondé à Krementchouk, à 330 kilomètres au sud-est de Kiev, a fait au moins 18 morts, selon un dernier bilan. Les autorités ukrainiennes continuaient mardi de chercher une quarantaine de disparus dans les décombres du bâtiment.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles anti-navires Kh-22 tirés par des bombardiers à long rayon d’action Tu-22, depuis la région russe de Koursk.
Moscou rejette les accusations de frappes visant les civils
Les autorités russes ont démenti de leur côté avoir touché un centre commercial, assurant avoir détruit avec des missiles de « haute précision » des entrepôts d’armements livrés par les Occidentaux. Depuis le début de l’invasion de de l’Ukraine, Moscou rejette toutes les accusations de frappes visant des civils.
Cette nouvelle attaque survient alors que l’ensemble des pays membres de l’Otan ont commencé à se retrouver à Madrid, où l’Alliance atlantique se réunit jusqu’à jeudi pour un sommet crucial, alors que Kiev ne cesse de réclamer davantage de livraisons d’armes.
« Il est extrêmement important que nous soyons prêts à continuer à apporter notre soutien parce que l’Ukraine fait face aujourd’hui face à une brutalité que nous n’avions plus vue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale », a exhorté le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Cette réunion de l’Alliance doit envoyer un « message d’unité et de force », a plaidé le président français Emmanuel Macron à l’issue d’une rencontre des dirigeants du G7 en Allemagne, organisé en amont du sommet de l’Otan.
?️ [Cartes sur table] Le sommet de l’Otan a débuté à Madrid. Retour en vidéo sur l’histoire de cette organisation au cœur des tensions entre l’Occident et la Russie
➡️ https://t.co/RA7yjtV4SC pic.twitter.com/HinFGqYfLa— Courrier inter (@courrierinter) June 28, 2022
Le sommet de Madrid
Le sommet de Madrid, qui s’accompagnera de multiples rencontre bilatérales entre pays membres de l’Alliance, doit aussi permettre de trouver des solutions pour lever le veto turc à l’adhésion de la Finlande et de la Suède.
« Nous espérons faire des progrès » sur cette question, a insisté Jens Stoltenberg, qui a pris part mardi à une rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan, son homologue finlandais et la Première ministre suédoise.
La Turquie bloque pour l’instant l’adhésion de Stockholm et d’Helsinki, car elle les accuse d’abriter des militants de l’organisation kurde PKK, qu’elle considère comme « terroriste ».
Des nouveaux engagements militaires américains en Europe
Le président américain, qui a également prévu de parler au président turc en marge du sommet, devrait faire à Madrid « des annonces spécifiques » sur « de nouveaux engagements militaires » en Europe, a par ailleurs annoncé l’un de ses conseillers.
« A la fin de ce sommet, il y aura un dispositif plus robuste, plus efficace, plus crédible (…) pour tenir compte d’une menace russe plus aigüe et plus grave », a précisé Jake Sullivan, principal conseiller diplomatique et militaire de Joe Biden.
Lors du sommet du G7, qui s’est achevé mardi, les Occidentaux ont promis de resserrer l’étau sur Moscou en visant tout particulièrement l’industrie de défense russe. Ils se sont également engagés à développer un « mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe ».
Le but global est d’« augmenter » pour la Russie les coûts de la guerre, a résumé le chancelier allemand Olaf Scholz en clôturant ce sommet. Selon le Trésor américain, Washington a commencé mardi à mettre en oeuvre les sanctions décidées lors du G7, avec notamment une interdiction des importations d’or venant de Russie.
Malgré la lourdeur des sanctions frappant l’économie russe, le Kremlin a assuré mardi qu’il n’y avait « aucune raison » d’évoquer un défaut de paiement de la Russie.
Un défaut de paiement de la Russie pour Moody’s
Les autorités russes ont toutefois reconnu qu’à cause des sanctions, deux versements n’étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche. Cela constitue de fait un « défaut » de paiement, a estimé mardi l’agence de notation Moody’s.
Quelques heures après l’annonce du bombardement de Krementchouk, les autorités ukrainiennes ont annoncé une autre frappe russe meurtrière contre des civils, à Lyssytchansk, une poche de résistance ukrainienne stratégique dans le bassin du Donbass (est).
La conquête du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, est l’objectif prioritaire des Russes depuis qu’ils ont évacué les environs de Kiev fin mars.
A New York, le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a rappelé que les belligérants étaient tenus par le droit international de « protéger les civils et les infrastructures civiles », jugeant la nouvelle frappe « totalement déplorable ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.