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La Russie vise une reprise des vols habités vers l’ISS le 3 décembre

octobre 31, 2018 15:44, Last Updated: octobre 31, 2018 15:50
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Suspendus depuis l’échec du lancement d’une fusée Soyouz qui avait contraint en octobre deux spationautes à revenir sur Terre, les vols habités vers la Station spatiale internationale (ISS) devraient reprendre dès le 3 décembre, a annoncé mercredi la Russie. A veille de la publication des premières conclusions de l’enquête sur cet événement embarrassant pour le secteur spatial russe, Sergueï Krikaliov, l’ancien cosmonaute et actuel directeur exécutif de l’agence spatiale russe Roskosmos, a assuré que le lancement du prochain vaisseau aurait lieu « légèrement en avance ».

Il emportera le Russe Oleg Kononenko, l’astronaute américaine Anne McClain et le spationaute canadien David Saint-Jacques. « Nous faisons tout pour que le lancement du vaisseau ait lieu le 3 décembre », a-t-il ajouté, cité par les agences de presse russes, à l’occasion de la visite d’un grand hôpital moscovite où sont conçues les expériences menées par les scientifiques russes sur la station orbitale.

Initialement, ils auraient dû s’envoler le 20 décembre sur l’ISS mais leur arrivée prématurée serait un soulagement pour les trois occupants actuels de la station: le commandant de bord allemand Alexander Gerst, l’Américaine Serena Aunon-Chancellor et le Russe Sergueï Prokopiev. Ceux-ci sont laissés seuls en orbite à 400 kilomètres d’altitude alors que la Russie avait annoncé une interruption des vols des fusées Soyouz, seul moyen d’acheminer des hommes vers l’ISS, le temps d’identifier les causes de l’échec.

L’équipage actuel à bord de l’ISS devrait pouvoir revenir sur Terre « autour du 20 décembre », a déclaré Sergueï Krikaliov, soit un léger retard par rapport à la date initiale de leur retour, le 13 décembre. Selon toute vraisemblance, ils n’auraient de toute façon pu rester très longtemps en orbite: les vaisseaux permettant de revenir sur Terre ont une durée de vie de 210 jours à compter de leur amarrage sur l’ISS, en raison des batteries installées à bord. Leur Soyouz MS-09 étant arrivé en juin, cela repoussait à janvier la date-limite d’un retour.

Il s’agira du premier lancement habité depuis l’échec de la mission qui devait amener sur l’ISS l’Américain Nick Hague et le Russe Alexeï Ovtchinine, le 11 octobre. Leur vol avait été interrompu deux minutes après le décollage, déclenchant l’éjection automatique de la tour de sauvetage de leur fusée, dans laquelle se trouvait la capsule avec les deux hommes. Roskosmos a créé une commission d’enquête qui doit communiquer ses résultats jeudi, mais Sergueï Krikaliov a indiqué dès mercredi qu’un dysfonctionnement du capteur chargé de contrôler la séparation des premier et deuxième étages de la fusée a provoqué l’accident.

« L’une des parois latérales ne s’est pas éloignée suffisamment et a frappé un bac de carburant du deuxième étage, ce qui a provoqué une explosion », a-t-il déclaré, ajoutant que « la raison trouvée par la commission est un dysfonctionnement du capteur qui signale la séparation du premier et deuxième étages ». Avant le lancement du 3 décembre, une autre fusée Soyouz-FG lancera vers l’ISS un vaisseau de ravitaillement Progress le 16 novembre, ce qui permettra de vérifier que le problème a été résolu.

Son décollage de Baïkonour était initialement prévu le 31 octobre. A son bord, plus de 2.400 kilogrammes de fret et d’équipements pour l’équipage de l’ISS, selon M. Krikaliov. Si le lancement raté du 11 octobre est finalement un « échec réussi », les systèmes permettant de ramener sains et saufs les deux hommes sur Terre ayant parfaitement fonctionné, il illustre les difficultés constantes de l’industrie spatiale russe, qui fait pourtant la fierté du pays.

La corruption, notamment dans la construction du nouveau cosmodrome russe de Vostotchny, est mise en avant. Mais des défauts de fabrication et de conception ont également été relevés, par exemple dans la perte d’un cargo spatial Progress en décembre 2016 à la suite duquel les autorités avaient procédé au rappel des moteurs des lanceurs Proton.

D.C avec AFP

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