EUROPE

La situation sécuritaire s’est « dégradée » : la Finlande va se retirer du traité interdisant les mines antipersonnel

avril 1, 2025 17:00, Last Updated: avril 1, 2025 17:02
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Le Premier ministre de Finlande a annoncé mardi que son pays quittera la convention internationale interdisant les mines antipersonnel, affirmant la nécessité de se renforcer face à la menace russe.

« La Finlande et l’Europe doivent évaluer toutes les mesures visant à renforcer leurs capacités de dissuasion et de défense, individuellement et au sein de l’Otan », a dit Petteri Orpo pendant une conférence de presse.

Un projet similaire en Pologne, Lituanie, Lettonie et l’Estonie

« Nous proposons que la Finlande commence à préparer son retrait de l’accord d’Ottawa », a-t-il ajouté, deux semaines après un projet similaire mis sur la table par la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie.

Les mines antipersonnel, posées manuellement ou dispersées par des roquettes ou des obus, sont utilisées pour dissuader des adversaires ou la population d’accéder à certaines zones.

Edgar Moreno, une victime du conflit colombien, assiste à la cérémonie de remise d’un territoire déclaré exempt de mines terrestres, dans la municipalité de San Vicente de Chucuri, département de Santander, Colombie, le 16 janvier 2016. L’armée colombienne a déclaré samedi que la municipalité de San Vicente de Chucuri était exempte de mines antipersonnel. Il s’agit de la cinquième zone officiellement déminée, selon les autorités. (Photo RAUL ARBOLEDA/AFP via Getty Images)

Déclenchées au contact ou a proximité d’une personne, elles peuvent tuer ou provoquer de graves blessures. Ces mines restent souvent présentes après un conflit, empêchant ainsi le retour des populations.

Les États-Unis et la Russie non signataires du traité

Plus de 160 pays et territoires reconnaissent le traité d’Ottawa, dont l’Ukraine, mais pas les États-Unis ni la Russie. Le texte interdit aux pays signataires l’acquisition, la production, le stockage et l’utilisation de ces mines, qui continuent à mutiler et à tuer bien après la fin des conflits, avec des conséquences principalement subies par les civils, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Des répliques de mines antipersonnel interdites par le traité d’interdiction des mines sont posées sur une table au bureau de Human Rights Watch à Washington, le 20 novembre 2024. La décision des États-Unis d’envoyer des mines antipersonnel en Ukraine est « injustifiable », ont déclaré des groupes d’aide à l’AFP, soulignant l’impact à long terme sur les civils des armes internationalement interdites censées aider à ralentir l’avancée de la Russie. La décision des États-Unis d’envoyer des mines antipersonnel en Ukraine – dans le cadre d’un changement majeur de politique – a été déclenchée par un changement dans les tactiques russes sur le champ de bataille, favorisant l’infanterie au détriment des unités mécanisées, a déclaré le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin le 20 novembre. (Photo BASTIEN INZAURRALDE/AFP via Getty Images)

Depuis l’été 2024, les forces de défense finlandaises évaluent si les mines antipersonnel sont nécessaires en Finlande.

« Cet examen est motivé par les leçons tirées de la guerre en Ukraine et par la situation sécuritaire dégradée », avait précisé fin novembre à l’AFP le ministère de la Défense.

La Finlande a signé la Convention d’Ottawa en 2012 mais estime que la situation sécuritaire n’est plus la même aujourd’hui. Helsinki a depuis détruit la totalité des mines sur son sol, plus d’un million d’exemplaires.

Une frontière longue de 1340 kilomètres avec la Russie

Le pays nordique, qui partage une frontière longue de 1340 kilomètres avec la Russie, a abandonné des décennies de non-alignement militaire et rejoint l’Otan après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Le pays veut aussi augmenter ses dépenses de défense avec pour objectif d’atteindre 3% du PIB d’ici 2029, a précisé le Premier ministre mardi lors de la conférence de presse. « Nous lançons, entre autres, une réforme des forces terrestres », a exposé Petteri Orpo.

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