Le nouveau Premier ministre slovaque, Robert Fico, a annoncé jeudi l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, limitant le soutien à son voisin à l’« aide humanitaire et civile ».
« Nous considérons l’aide à l’Ukraine uniquement comme une aide humanitaire et civile, nous ne fournirons plus d’armes à l’Ukraine », a déclaré M. Fico, au lendemain de sa nomination à la tête d’un gouvernement de coalition, comprenant un parti pro-russe. « La guerre en Ukraine n’est pas la nôtre, nous n’avons rien à voir avec cette guerre », a-t-il ajouté. Selon lui, « l’arrêt immédiat des opérations militaires est la meilleure solution pour l’Ukraine. L’UE devrait passer du statut de fournisseur d’armes à celui d’artisan de la paix ».
Le Kremlin a immédiatement réagi à cette annonce, minimisant son importance. « La part de la Slovaquie dans les livraisons d’armes (à Kiev, ndlr) n’était en effet pas si grande, et c’est pourquoi cela ne va guère affecter tout le processus », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d’accuser une fois encore les États-Unis d’alimenter le conflit en aidant l’Ukraine.
« Une politique étrangère slovaque souveraine »
Lors de ses déclarations devant les députés, M. Fico a aussi annoncé qu’il ne soutiendra pas de nouvelles sanctions contre la Russie « tant que nous n’aurons pas analysé leur impact sur la Slovaquie ». « Si de telles sanctions doivent nous nuire, comme c’est le cas pour la plupart des sanctions, je ne vois aucune raison de les soutenir », a-t-il insisté. La veille, nommé chef de gouvernement, M. Fico a annoncé « une politique étrangère slovaque souveraine ».
Sa formation Smer-SD est arrivée en tête des élections législatives de septembre lors desquelles il a déjà promis que la Slovaquie n’enverrait pas « une seule pièce de munitions » à l’Ukraine et appelé à de meilleures relations avec la Russie.
Une rhétorique anti-réfugiés et pro-russe
Pour former un gouvernement, M. Fico, qui a déjà occupé le poste du Premier ministre à deux reprises, s’est allié au parti SNS et à un parti de gauche, Hlas. Le SNS, dirigé par l’ancien président du Parlement Andrej Danko, partage la rhétorique anti-réfugiés et pro-russe de Smer-SD. M. Danko a déclaré en juillet que les territoires occupés par la Russie n’étaient pas « historiquement ukrainiens ».
Il s’est fait remarquer pour avoir serré la main de M. Poutine, appelé le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, « mon cher ami » et s’être pris en selfie avec le président de la Douma russe, Vyacheslav Volodin. La coalition disposera d’une majorité de 79 députés sur les 150 que compte le parlement.
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