La sœur du meurtrier présumé du professeur de français tué à Arras (Pas-de-Calais) vendredi dernier a été remise en liberté ce lundi 16 octobre, après une garde à vue de trois jours. Auprès des enquêteurs, elle a qualifié son frère de « monstre ».
Quelques heures après l’attaque meurtrière survenue au collège-lycée Gambetta-Carnot à Arras, la sœur de l’assaillant Mohammed Mogouchkov – un jeune de 20 ans fiché S depuis juillet dernier pour radicalisation – a été placée en garde à vue. Interrogée par les enquêteurs, elle a déclaré que ce frère-là était le plus radicalisé de la famille et a qualifié son acte « d’horreur », ainsi que le rapporte France info. Ses deux autres frères ont également été placés en garde à vue.
Il diffusait des chants et des prières radicales dans la maison
Selon l’adolescente de 18 ans, son frère Mohammed Mogouchkov – né dans la République russe à majorité musulmane d’Ingouchie en 2003 et arrivé en France en 2008 – était le plus radicalisé et le plus violent de toute la fratrie. Il diffusait des chants et des prières radicales dans la maison, a-t-elle signifié aux enquêteurs.
Son père, qui l’a contrainte à porter le voile dès ses onze ans, également fiché S, « était tenant d’un islam radical » selon le ministre de l’Intérieur. Il a été expulsé du territoire français vers la Russie en 2018. Quelques années auparavant, en 2014, la famille avait fait l’objet d’une expulsion du territoire national, précise Le Figaro. Cependant, des associations s’y étaient farouchement opposées et l’expulsion n’avait pas eu lieu.
À propos de sa scolarisation, la sœur de Mohammed Mogouchkov a indiqué avoir fréquenté le collège Gambetta d’Arras sur une courte période car son père et son frère aîné n’y étaient pas favorables. Pendant ce laps de temps, elle avait d’ailleurs rencontré Dominique Bernard et a précisé avoir apprécié cet enseignant. Déscolarisée à de multiples reprises, la jeune femme a dû suivre des cours dans un établissement islamique, puis par correspondance.
Violent psychologiquement et physiquement
Pour elle, la vie familiale était un enfer. Psychologiquement malmenée par ce frère suspecté de meurtre, celui-ci s’en prenait régulièrement à leur mère en la plaquant notamment contre les murs et en lui entravant les poignets. Plusieurs fois, la situation a alerté les voisins. De plus, ses frères ne lui parlaient que rarement car ils la considéraient comme trop insérée dans la société, précise France info. Il est même arrivé que ceux-ci la cloîtrent dans sa chambre.
Ainsi que le rapporte BFMTV, la jeune femme de 18 ans a révélé avoir appris l’attentat perpétré par son frère alors qu’elle se rendait à l’école pour y récupérer cette jeune sœur. Elle avait d’ailleurs remarqué que cette dernière commençait à se radicaliser au contact de sa fratrie. Soulignant avoir été « naïve » et « stupide » de ne pas avoir perçu ce qui allait se produire, elle craint désormais d’être victime de représailles et affirme aujourd’hui se désolidariser de ses proches, à l’exception de sa jeune sœur et de sa mère, qui a elle aussi été interrogée dans le cadre de l’enquête puis libérée ce lundi 16 octobre.
Dans cette affaire, Mohammed Mogouchkov faisait l’objet d’une surveillance des services de renseignements en raison de ses liens avec le frère aîné de la famille, Movsar Mogouchkov. Incarcéré depuis cette année, ce dernier a été condamné à cinq ans d’emprisonnement, pour ne pas avoir dénoncé un projet d’attentat aux abords du palais de l’Élysée. Il a ensuite été condamné pour apologie du terrorisme. Quant au frère cadet, âgé de 17 ans, il se trouvait à proximité d’un autre établissement scolaire d’Arras mais sans arme, ce vendredi 13 octobre.
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