Les manifestations qui ont éclaté dans tous les États-Unis font partie d’un plan stratégique visant à transformer les États-Unis en une utopie progressiste. En revanche, les émeutes qui ont éclaté, elles sont tout sauf utopiques. Il est important de comprendre ce qui entre ici en jeu.
Cette stratégie en elle-même n’est pas un secret. Elle est décrite, par exemple, dans le « Guide de résistance » de Paul Engler, publié peu après que Donald Trump a été élu président.
Paul Engler incarne une rare et dangereuse combinaison entre la théorie et l’activisme militant. En 2014, il a lancé un « incubateur de mouvements » appelé Momentum. En cinq ans, il a permis l’impulsion de groupes promouvant le changement climatique, poussant à l’ouverture des frontières et propageant l’activisme anti-Israël. En tant que théoricien, Paul Engler a mis en avant les travaux de deux importants prédécesseurs : Saul Alinsky et Gene Sharp.
Saul Alinsky, le premier organisateur syndical du milieu du 20e siècle, est surtout connu pour ses « Règles pour les radicaux ». Paul Engler a appliqué les leçons tirées du développement de l’open source, des organisations en réseau et des campagnes de médias sociaux pour faire entrer les tactiques d’Alinsky dans le 21e siècle.
Gene Sharp, un spécialiste des insurrections non violentes, s’est montré encore plus influent. Gene Sharp a distillé et catalogué les leçons de l’histoire. Il a établi une distinction entre la non-violence idéologique et la non-violence tactique et a montré que la non-violence qui animait Gandhi et Martin Luther King Jr. était tactique. Selon lui, si l’un ou l’autre de ces dirigeants avait possédé des armes supérieures ou commandé des armées supérieures, ils auraient combattu de manière plus conventionnelle. Comme ces atouts appartenaient à leurs adversaires, ils ont plutôt fait appel à ceux qu’ils commandaient : un grand nombre de partisans et une persuasion morale.
Paul Engler a mis en œuvre les tactiques de perturbation non violentes de Gene Sharp dans l’Amérique d’aujourd’hui, une société dans laquelle les actifs progressistes englobent le monde universitaire, les médias, Hollywood, la Silicon Valley et la fonction publique. Tout cela leur donne alors un avantage significatif pour façonner ce que les gens perçoivent et pensent.
La mort de George Floyd constitue le parfait prétexte pour lancer une campagne de résistance non violente planifiée de longue date. Les événements du 29 mai devant la Maison-Blanche sont la démonstration la plus claire de cette stratégie en action. Les manifestants, les mains en l’air, ont avancé lentement pour franchir les barrières des services secrets. Leur but était de ne pas laisser le choix. En outre, si un grand nombre de civils non armés envahissaient la Maison-Blanche, le président pouvait soit les laisser passer et paraître faible, soit employer la force et paraître brutal. À leur grand mérite, les services secrets ont réussi à désamorcer la situation dans ce cas précis. Sur le long terme, la tactique est toutefois dévastatrice.
Dans cette série de manifestations, contrairement à celles qui ont eu lieu sous le mandat Obama, le mouvement Black Lives Matter (BLM) non seulement insiste sur sa propre non-violence, mais semble aussi réellement désemparé face aux ravages causés par le groupe Antifa sur les citoyens et les entreprises qui en sont victimes. La détresse est réelle, mais elle est sans comparaison à celle des entreprises appartenant aux minorités qui ont été incendiées. BLM s’est efforcé de gagner et de conserver la sympathie d’un nombre suffisant de partisans en vue de l’élection. Leur objectif était de dévoiler une campagne de résistance non-violente qui ait une valeur morale visant à prévenir d’autres décès comme celui de George Floyd. Les actions violentes du groupe Antifa sapent complètement ces ambitions.
Les réactions instinctives du président pour contrecarrer cette stratégie ont été excellentes, mais restent insuffisantes. Il s’est emparé de la cause de George Floyd, en promettant et en s’engageant rapidement à un haut niveau. Il pourrait même en faire davantage. Il pourrait, par exemple, souligner que même si la brutalité policière n’est ni omniprésente ni courante, elle reste un problème qu’une commission présidentielle pourrait aborder.
Il s’en est également tenu avec sagesse au respect du fédéralisme dont il a fait preuve lors de la pandémie Covid-19. Maintenir l’ordre public et protéger la vie et les biens des citoyens est une obligation qui incombe aux États. Donald Trump a clairement indiqué que des ressources fédérales sont disponibles, mais qu’elles ne seront fournies qu’aux maires et aux gouverneurs qui en feront la demande.
En outre, la violence anarchique du groupe Antifa ouvre une brèche, mais bouleverse quelque peu les plans envisagés par Gene Sharp. Les organisateurs du mouvement BLM ont violé une règle essentielle. Ils ont négligé d’obtenir l’aval de tous leurs alliés. Personne n’a pris la peine de prévenir le groupe Antifa de ne pas utiliser ses tactiques habituelles, ce qui pourrait leur être fatal. Les tactiques non violentes efficaces sont vraiment presque impossibles à vaincre sans commettre d’atrocités envers les civils. Elles sont cependant assez difficiles à bien mettre en œuvre, et les progressistes américains ont eu du mal à les mettre en place.
Le président a besoin d’un message percutant et emphatique qui accompagne son instinct. Il doit s’exprimer haut et fort en faveur des communautés et des victimes. Il doit appeler les responsables locaux à accélérer leurs efforts pour protéger les civils et les biens. Il doit mettre l’accent sur les ravages que ces émeutiers font subir aux communautés locales. Il doit annoncer que le ministère de la Justice coordonnera les plaintes contre les agitateurs identifiables et les organisations responsables. Il doit souligner à quel point les célébrités et certains dirigeants progressistes se rangent du côté des émeutiers plutôt que des citoyens.
Enfin, il doit rappeler à tout le monde que nous avons toujours des directives de distanciation sociale en place et recommander que toute personne arrêtée lors des émeutes soit mise en quarantaine pendant 14 jours avec une recherche complète des contacts. Il doit également rappeler à l’Amérique qu’une expérience est actuellement en cours : si ces émeutes n’augmentent pas le nombre de cas atteints par le Covid-19, les directives de distanciation sociale pourront être assouplies plus tôt que prévu.
Au total, deux groupes de progressistes se déchirent entre eux. Cela donne à l’Amérique l’occasion de vaincre les stratégies et les tactiques qui ont fait tomber des régimes dans le monde entier. C’est une opportunité que Donald Trump doit saisir s’il veut vraiment que l’Amérique reste puissante.
Bruce Abramson, Ph.D. J.D., est directeur de B2 Strategic, senior fellow et directeur de ACEK Fund et auteur de American Restoration : Winning America’s Second Civil War (restauration américaine : gagner la deuxième guerre civile américaine).
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