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La Suisse reporte sa décision sur un accord-cadre avec l’UE

décembre 7, 2018 22:30, Last Updated: décembre 7, 2018 22:37
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Le gouvernement suisse a annoncé vendredi avoir reporté de plusieurs mois sa décision sur un accord-cadre avec l’Union européenne, faisant fi de la date butoir fixée par Bruxelles à fin décembre.

Depuis plusieurs années, l’UE souhaite conclure un accord-cadre institutionnel avec Berne pour simplifier ses relations avec la Suisse, jusqu’ici réglementées par de multiples accords bilatéraux, mais Bruxelles a accru les pressions depuis un an. Cet accord prévoit également la mise en place d’un « tribunal arbitral » chargé de régler les différends entre les parties, selon le projet publié vendredi par le gouvernement.

« Pour le Conseil fédéral un accord dans le domaine institutionnel revêt une grande importance car il doit nous permettre de garantir à long terme l’accès » au marché de l’UE, a assuré le président suisse Alain Berset lors d’une conférence de presse à Berne. « Des progrès très importants ont été réalisés« , mais « nous avons constaté (…) qu’il reste encore des divergences sur des points qui sont aussi très importants« , a-t-il déclaré. Aussi, a-t-il annoncé, « nous avons décidé d’ouvrir une phase de consultations pour impliquer les milieux concernés« , dont les partis politiques, les cantons et les partenaires sociaux, afin de « faire le point ensemble sur la situation« .

Le ministre suisse des Affaires étrangères Ignazio Cassis a précisé que le résultat de la consultation serait discuté « au printemps » 2019. Selon le gouvernement suisse, le champ d’application de l’accord-cadre serait limité aux cinq accords d’accès au marché existants (libre circulation des personnes, transports terrestres, transport aérien, obstacles techniques au commerce et agriculture), ainsi qu’aux futurs accords d’accès au marché (par exemple dans le domaine de l’électricité).

Avec cet accord, la Suisse ne serait pas tenu de reprendre automatiquement le droit de l’UE, selon le gouvernement qui souligne qu’ainsi « le droit de référendum est entièrement respectél ». M. Berset a indiqué avoir annoncé la décision du gouvernement au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, mais il n’a pas précisé quelle a été sa réaction.

Il y a un an, Bruxelles avait accru la pression sur Berne en limitant à une année la reconnaissance de l’accès mutuel des investisseurs aux bourses suisse et européennes – une mesure essentielle pour la place financière helvétique, avec prolongation possible en cas de progrès suffisants concernant l’accord-cadre. Mais Berne n’a pas cédé à la pression. L’UE a annoncé vendredi que « les négociations sont terminées« .

En Suisse, la majorité des partis politiques sont plutôt favorables à un accord-cadre avec l’UE, mais celui recueillant le plus de suffrages, l’Union démocratique du Centre (UDC, droite populiste), est résolument antieuropéen.

En 1992, les Suisses ont voté « non » à l’entrée de leur pays dans l’Espace Economique européen, qui résulte d’un accord signé par les Etats membres de la Communauté européenne, l’ancêtre de l’Union européenne, et les pays membres de l’Association européenne de libre-échange (AELE).

Depuis, Berne et Bruxelles ont signé de multiples accords bilatéraux, portant notamment sur la libre-circulation des personnes. Mais leurs relations se sont tendues depuis que les Suisses se sont prononcés en février 2014, au cours d’un référendum, en faveur de l’introduction de quotas annuels de migrants, même pour les ressortissants de l’UE.

HS avec AFP

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