Le gouvernement envisage de maintenir la taxe d’habitation pour les Français les plus aisés

7 janvier 2019 12:09 Mis à jour: 8 janvier 2019 10:23

Critiqué pour sa politique fiscale, le gouvernement pourrait revenir sur la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % des ménages les plus riches, afin de répondre aux attentes formulées par le mouvement des « gilets jaunes ».

Nouveau rétropédalage fiscal en vue pour l’exécutif ? Interrogé lundi sur France inter, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a assuré que le maintien de cet impôt pour les 20 % des ménages les plus aisés était « sur la table« .

La promesse de campagne d’Emmanuel Macron concernait les « 80 % des Français » les moins aisés, a souligné M. Griveaux, assurant que la suppression de la taxe d’habitation pour les ménages les plus riches n' »était pas dans le projet initial ».

« La question est de savoir si nous irons sur ces 20 % restants« , a reconnu ce proche du chef de l’État, confirmant le revirement initié la veille par le ministre des Finances Bruno Le Maire.

Invité dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1-CNews-Les Échos, ce dernier a assuré que Bercy pourrait revoir sa copie si une demande en ce sens venait à être formulée dans le cadre du grand débat national lancé par Emmanuel Macron.

« Si nous répondons non à chaque demande des Français, que nous ne sommes pas capables d’écouter la demande de justice, nous ne réussirons pas le grand débat, qui doit s’ouvrir dans les prochaines semaines« , a expliqué M. Le Maire.

Durant la campagne, Emmanuel Macron avait promis de supprimer la taxe d’habitation pour 80 % des ménages, à raison de trois tranches successives entre 2018 et 2020, pour un coût total de près de dix milliards d’euros.

Mais pour éviter de voir sa réforme retoquée par le Conseil constitutionnel, attaché au principe d' »égalité devant l’impôt« , le chef de l’État a finalement annoncé fin 2017 l’extension de cette mesure à l’ensemble des Français.

Le maintien de la taxe d’habitation pour les plus riches pourra-t-il aller de pair avec les exigences du Conseil constitutionnel ?

« On ne peut pas nous expliquer qu’il faut plus mettre à contribution ceux qui ont plus, et quand c’est fait invoquer l’égalité devant l’impôt« , a estimé Benjamin Griveaux ce lundi.

Selon le porte-parole du gouvernement, « c’est une question de droit » qui « sera tranché dans le cadre d’un débat au Parlement« .

Pour Christian Eckert, ex-secrétaire d’État au Budget de François Hollande, « revenir aujourd’hui à la case départ est curieux… et risque d’être déclaré inconstitutionnel« . « Une chose est sûre, c’est que cela a été mal préparé« , a ajouté sur Facebook l’ancien député socialiste.

Un avis partagé par le président LR de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, Eric Woerth. « On n’y comprend plus rien« , a assuré sur RTL l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, accusant l’exécutif de « changer d’avis sans arrêt« .

« La panique fiscale, c’est quelque chose d’extrêmement dangereux« , conclut M. Woerth.

Avec AFP.

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