Une étude réalisée par un groupe de chercheurs américains de trois universités différentes Stanford, Princeton et Berkeley en Californie, indique que la Terre est entrée dans une nouvelle phase d’extinction de masse qui menacerait aujourd’hui même le genre humain. « Il disparaîtrait en premier », disent-ils.
Paul Ehrlich, professeur en biologie à Stanford affirme : « Notre étude montre indéniablement que nous entrons maintenant dans le sixième grand événement d’extinction de masse de la biodiversité. »
Causes et conséquences de la disparition des espèces
Bien connu pour ses positions concernant l’existence et l’évolution humaine, Ehrlich a fait un travail conséquent sur l’extinction au cours de l’histoire, expliqué dans son livre paru en 1981 : L’extinction : ses causes, ses conséquences sur la disparition des espèces. Cette idée est unanime parmi les scientifiques : les taux d’extinction ont atteint des niveaux sans précédent depuis la disparition des dinosaures il y a 66 millions d’années. « Si nous laissons le processus se poursuivre, la vie mettrait des millions d’années à se rétablir, mais nos espèces biologiques seront visiblement les premières à disparaître », estime Gerardo Ceballos, l’un des chercheurs de l’étude. Le taux d’extinction des espèces au XXe siècle a été 100 fois supérieur à ce qu’il a pu être jusqu’à présent, c’est l’homme qui a aggravé la situation, disent les scientifiques.
Plus de 400 espèces de vertébrés ont disparu de la planète
« Nous avons été surpris de voir à quel point ce taux d’extinction est conséquent », a déclaré le Dr Gerardo Ceballos de l’université nationale autonome du Mexique. « Ceci est très déprimant parce que nous avons utilisé des barèmes traditionnels, malgré cela, ils sont beaucoup plus élevés que le taux d’extinction normale, ils indiquent que nous aurons une perte massive des espèces ». « Depuis 1990, plus de 400 espèces de vertébrés ont disparu de la planète. Une extinction de cette ampleur devrait prendre normalement 10 000 ans », remarquent les chercheurs. Actuellement ce sont aussi 41 % des amphibiens, 25 % des mammifères et 13 % des oiseaux qui peuvent aussi disparaître.
Une nouvelle période d’extinction
Les causes de la disparition des espèces comprennent notamment le changement climatique, la pollution et la déforestation. « Nous soulignons que nos calculs sont probablement sous-estimés devant la gravité de l’extinction des espèces, notre objectif originel n’était que d’observer une certaine réalité que nous jugions inférieure par rapport à l’impact de l’humanité sur la biodiversité », écrivent les chercheurs. Paul Ehrlich déclare : « Il y a des exemples d’espèces partout dans le monde qui ne sont plus que des morts-vivants ». « Nous sommes assis sur la branche que nous avons sciée », dit-il.
Un constat pour le moins préoccupant. En cause, l’activité humaine qui affecte chaque année l’habitat et les animaux en voie d’extinction, (pollution, urbanisation, déforestation, chasse, surpêche, braconnage, etc.)
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) avait déjà donné un signal, précisant que « les résultats montrent qu’en moyenne, chaque année, 50 espèces de mammifères, d’oiseaux et d’amphibiens sont poussées un peu plus vers l’extinction sous l’effet de l’expansion agricole, de l’exploitation des forêts, de la surexploitation et des espèces exotiques envahissantes ». L’éminent écologiste et écrivain américain Edward O. Wilson, de l’université d’Harvard, avait souligné en 2010 : « La colonne vertébrale de la biodiversité est en voie d’érosion. Une petite marche gravie sur l’échelle de la Liste rouge de l’UICN est un bond de géant vers l’extinction. Ce n’est qu’un aperçu des pertes en cours au niveau mondial ».
La liste rouge des espèces menacées, établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature, compte environ 46 000 espèces en danger critique d’extinction. Cependant, les spécialistes en charge de la conservation de la faune pensent que cette proportion pourrait être encore bien plus élevée. C’est pourquoi la revue Nature souligne l’importance de préciser les chiffres pour pouvoir mieux agir.
Stuart Pimm, un expert biologiste
L’année dernière, Stuart Pimm, un expert biologiste à l’université Duke en Caroline du Nord, avait dans un rapport alerté l’humanité qu’on entrait dans une sixième phase d’extinction de masse. « Nous sommes à l’aube d’une sixième grande extinction », avait déclaré M. Pimm. « La possibilité de l’éviter dépend de nos actions. » Plusieurs facteurs expliquent l’accélération du taux d’extinction des espèces, ont indiqué M. Pimm et son coauteur Clinton Jenkins, de l’Institut de recherche écologique du Brésil. Le premier facteur est la disparition de l’habitat naturel. Les espèces n’ont plus d’endroit pour vivre, alors que de plus en plus de lieux sont colonisés et altérés par l’humain.
Espoir ou sombre avenir
Malgré de sombres perspectives, selon Ehrlich et ses collègues, il y a une façon « d’éviter une véritable sixième extinction de masse, il faudrait de rapides efforts pour conserver les espèces déjà menacées et atténuer les pressions sur leurs populations, notamment la perte d’habitats, la surexploitation des terres, des mers, pour le gain économique et inverser le changement climatique ».
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