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La Tunisie depuis la chute de Ben Ali en janvier 2011

octobre 13, 2019 13:16, Last Updated: octobre 13, 2019 13:26
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Depuis la révolution de 2011 qui mit fin à des décennies de dictature, rappel des dates-clés de la Tunisie, où se déroule dimanche le second tour de la présidentielle.

Chute de Ben Ali

Après 23 ans au pouvoir, Zine El Abidine Ben Ali fuit son pays le 14 janvier 2011, à l’issue d’une révolte populaire déclenchée par l’immolation par le feu en décembre 2010 d’un vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre-ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières.

La répression du soulèvement fait 338 morts et plus de 2.100 blessés.

Victoire d’Ennahdha

Le 23 octobre 2011, le mouvement islamiste Ennahdha, légalisé en mars, remporte 89 des 217 sièges de l’Assemblée constituante lors des premières élections libres de l’histoire du pays.

En décembre, Hamadi Jebali, numéro deux d’Ennahdha, forme le gouvernement.

Premiers espoirs déçus

En avril 2012, des affrontements éclatent dans le bassin minier du sud-ouest entre chômeurs et policiers. En juin puis en août, des manifestations violentes et des attaques de groupuscules islamistes radicaux se multiplient.

Des émeutes éclatent fin novembre à Siliana, ville déshéritée au sud-ouest de Tunis: 300 blessés en cinq jours. Grèves et manifestations, parfois violentes, touchent l’industrie, les services publics, les transports et le commerce. Comme en 2011, c’est dans les régions marginalisées économiquement que se cristallisent les tensions.

Assassinats d’opposants

Le 6 février 2013, l’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd est tué à Tunis. Le 25 juillet, le député de gauche Mohamed Brahmi est assassiné près de la capitale.

Les deux meurtres, qui provoquent de profondes crises, seront revendiqués par des jihadistes ralliés au groupe Etat islamique (EI).

Transition démocratique

Le 26 janvier 2014, une Constitution est adoptée, un gouvernement de technocrates formé et les islamistes se retirent du pouvoir.

Le 26 octobre, le parti anti-islamiste Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi, qui regroupe aussi bien des figures de gauche et de centre-droit que des proches du régime de Ben Ali, gagne les législatives, devançant Ennahdha. M. Caïd Essebsi remporte la présidentielle en décembre.

En février 2015, le nouveau Premier ministre Habib Essid présente, après des semaines de tractations, un gouvernement dominé par Nidaa Tounes mais incluant ses rivaux d’Ennahdha.

Attentats

La Tunisie est frappée en 2015 par trois attentats revendiqués par l’EI, implanté en Libye voisine. Ils font 72 morts, des touristes étrangers et des membres des forces de l’ordre, au musée du Bardo à Tunis, dans un hôtel de Sousse (centre-est) et contre un bus de la garde présidentielle à Tunis.

En mars 2016, des dizaines de jihadistes attaquent des installations sécuritaires à Ben Guerdane (sud), tuant 13 membres des forces de l’ordre et sept civils.

La sécurité s’est améliorée ces dernières années, mais l’état d’urgence, instauré en 2015, a sans cesse été renouvelé.

Troubles sociaux

Début 2016, une vague de contestation débute à Kasserine (centre), après le décès d’un jeune chômeur, électrocuté alors qu’il protestait contre son retrait d’une liste d’embauche. La colère se propage dans de nombreuses régions.

Le Fonds monétaire international (FMI) donne en mai son feu vert à un nouveau plan d’aide de 2,5 milliards d’euros sur quatre ans.

En août, Youssef Chahed (Nidaa Tounes) forme un gouvernement « d’union nationale ». Début 2018, le pays est touché par un mouvement de contestation exacerbé par l’entrée en vigueur d’un budget d’austérité.

Bouleversements politiques

Le président annonce en septembre la fin de son alliance avec Ennahdha.

M. Chahed, s’affranchissant de la tutelle de M. Essebsi, remanie son gouvernement en novembre avec le soutien de cette formation d’inspiration islamiste. Après des querelles de clans, il quitte Nidaa Tounes et fonde son propre parti.

Le 25 juillet 2019, le président Essebsi, 92 ans, décède, à quelques mois de la fin de son mandat.

Le 23 août, l’homme d’affaires et candidat à la présidentielle Nabil Karoui, inculpé pour blanchiment d’argent, est arrêté. Son parti en impute la responsabilité à Youssef Chahed, qui nie tout lien avec l’arrestation de l’un de ses principaux rivaux.

Le 15 septembre, l’universitaire indépendant Kais Saied obtient 18,4% des voix, devant M. Karoui (15,58%) au premier tour de la présidentielle. Le candidat d’Ennahdha, Abdelfattah Mourou, arrive 3e (12,88%). Youssef Chahed termine à la 5e place (7,4%).

Le 6 octobre, Ennahdha arrive en tête des législatives, avec 52 sièges sur 217, selon les résultats préliminaires officiels, très loin de la majorité requise de 109 voix pour former un gouvernement seul.

Le 9, Nabil Karoui est libéré, à quatre jours du second tour de la présidentielle. Un débat inédit oppose les deux finalistes le 11 au soir, en clôture de la campagne.

 

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