La Turquie commémore le troisième anniversaire du putsch manqué

15 juillet 2019 11:37 Mis à jour: 15 juillet 2019 11:46

La Turquie commémore lundi la mise en échec d’une sanglante tentative de coup d’Etat visant à renverser le président Recep Tayyip Erdogan, dont la vigoureuse riposte se poursuit à un rythme soutenu trois ans plus tard.

Une série de cérémonies, dont plusieurs discours de M. Erdogan et l’inauguration d’un musée à 19H00 GMT à Istanbul, sont prévues tout au long de la journée pour marquer « le 15-juillet », un jour désormais férié en Turquie. Pour M. Erdogan, ces cérémonies offrent l’occasion de rassembler autour de lui dans un contexte difficile, avec une économie chancelante, une spectaculaire défaite électorale à Istanbul le mois dernier et de nouvelles tensions avec l’Occident.

Il y a trois ans, dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, des éléments factieux de l’armée ont tenté de s’emparer du pouvoir en bombardant des sites clés à Ankara et en déployant des chars dans les rues de la capitale et d’Istanbul. L’intervention d’éléments loyalistes au sein des forces de sécurité et de milliers de partisans de M. Erdogan descendus dans la rue à l’appel du président a permis de mettre en échec le soulèvement. Près de 250 personnes, hors putschistes, ont été tuées.

Ankara impute la tentative de putsch au prédicateur Fethullah Gülen, un ancien allié de M. Erdogan devenu son pire ennemi. M. Gülen, qui réside depuis une vingtaine d’années aux Etats-Unis, nie toute implication. Trois ans après, les purges contre les partisans présumés de M. Gülen se poursuivent à un rythme soutenu, avec des vagues d’arrestations hebdomadaires.

Dans la foulée du putsch manqué, la Turquie, membre de l’Otan, a pris ses distances avec l’Occident, accusé par Ankara de « manquer d’empathie », et s’est rapprochée de la Russie. La commémoration du putsch manqué coïncide avec de nouvelles tensions entre la Turquie et ses partenaires occidentaux liées à l’achat par Ankara de missiles russes et aux forages turcs au large de Chypre en dépit des pressions européennes.

E.T avec AFP

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