« Pars, surtout ne te retourne pas! »: c’est par les célèbres paroles de son père dans « Pars », chantées a capella par Arthur H, que s’est terminée, entre émotion et vivats, la cérémonie en hommage à Jacques Higelin, inhumé jeudi après-midi au Père Lachaise, à Paris.
Comme il l’aurait voulu, son public, qui dépassait allègrement le millier de personnes, était venu braver la pluie pour saluer une dernière fois le poète-rock, décédé vendredi dernier à 77 ans. Le tout dans une ambiance particulièrement chaleureuse, chantante même, au son du tube « Tombé du ciel » repris en chœur ou même sifflé.
Pendant que la famille et les amis proches s’installaient sous les tentes, non loin de la statue du président Casimir-Perier qui trône dans la partie encore basse du cimetière, il fallait entendre ces anonymes crier des « Amoureux! » et des « Y a d’la joie, Jacques tu es toujours là! », en guise de clin d’œil à Charles Trenet, qui était l’idole d’Higelin.
Après les remerciements émus d’Arthur H et de sa demi-sœur Izia Higelin à l’attention du public, c’est en chansons que s’est fini ce moment de communion, avec dans les haut-parleurs « Parc Monsouris » et son refrain « Je vis pas ma vie, je la rêve », « J’suis qu’un grain de poussière », « Le berceau de la vie » et « Tête en l’air ». Après quoi, l’inhumation a pu avoir lieu peu avant 17h00.
Un ultime instant de recueillement pour la famille et les amis d’abord, pour les fans ensuite.
Vibrant hommage au Cirque d’hiver
Des personnalités comme la ministre de la Culture Françoise Nyssen, la maire de Paris Anne Hidalgo, les artistes Alain Souchon, Catherine Ringer, CharlÉlie Couture, Marina Fois, Cali, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac ou encore Romain Goupil avaient pris place dans les gradins du Cirque d’hiver, au centre duquel se trouvait un piano devant un parterre de tournesols.
Dans cette salle, Higelin laissa une trace indélébile après sa série de concerts qu’il proposa du 14 décembre 1981 au 13 février 1982.
Un silence total a accompagné la pose de son cercueil au centre de la piste. Puis la sono a diffusé un dialogue entre le baladin et Jean-Louis Foulquier, le fondateur des Francofolies. « Rien ne m’empêchera de chanter », promettait-il dans cette interview.
Ont ensuite défilé Daniel Auteuil, lisant une lettre adressée au chanteur par Barbara, Sandrine Bonnaire, qui lui avait consacré récemment un documentaire, récitant avec une intense émotion un texte.
L’atmosphère s’est détendue quand Jeanne Cherhal a repris « Tombé du ciel ». Derrière elle, Izia, la fille de Jacques Higelin, lançait déjà des « L’amour toujours » au cœur de cette chanson.
Une montagne d’émotions
Les montagnes russes émotionnelles sont reparties à la hausse quand Arthur H, accompagné par Areski, a pris le micro. « La grande Brigitte (Fontaine) m’a envoyé un mot au téléphone. Elle n’avait pas le courage de parler ».
La chanteuse Camille, toute de verte vêtue, a repris une des premières chansons d’Higelin, « Tiens j’ai dit tiens », répétant la phrase sur tous les tons, en tournant autour du cercueil, tel un rite païen.
Puis Kên, le cadet, au bord des larmes, est venu confier qu' »il y a une phrase qui le hante depuis tout petit : « ne pleurez pas les morts, pleurez les vivants. Ça ne va pas être facile… »
C’est finalement sa petite sœur Izïa, débordante d’énergie, qui a assuré la dernière « farandole » en reprenant « Irradié », pour finir sur une note joyeuse cet hommage, sous les applaudissement de tous les proches souriant aux larmes.
« Il y avait beaucoup d’émotion, à l’image de celui qu’on voulait honorer », confiait après cette cérémonie CharlÉlie Couture. « C’était touchant, émouvant, stimulant, comme il l’a toujours été. »
Au revoir l’artiste !
D.S avec AFP
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