Le maire de Metz avait annoncé, fin août, vouloir réserver des places de stationnement pour les femmes, dans plusieurs de ses parkings publics. Cette mesure vient d’être adoptée mais certains restent toutefois sceptiques quant à son efficacité.
La ville de Metz a décidé d’expérimenter, dans deux de ses parkings souterrains, une initiative visant à sécuriser les femmes. Désormais, des places de stationnement situées près des sorties de ces parkings leur sont exclusivement attribuées, relate le Républicain lorrain.
Une cinquantaine de places prévues
Peintes en jaune vif, ces places réservées aux femmes se reconnaissent grâce à leur panneau, sur lequel est représenté le pictogramme d’une dame avec la mention « place réservée aux femmes ». Depuis début septembre, dix places situées dans des zones bien éclairées leur ont ainsi été attribuées.
La mesure, qui a été mise en place à titre expérimental, vise à s’étendre dans les prochaines semaines à une cinquantaine de places, réparties dans plusieurs parkings publics, précise BFMTV. Cette mesure fait d’ailleurs suite à la tentative de viol dont a été victime une femme de 38 ans, les faits s’étant déroulés le 9 août dernier dans un parking du centre-commercial Saint-Jacques.
François Grosdidier, le maire (anciennement LR) de Metz, est à l’origine de cette initiative, comme il l’avait indiqué à France Bleu fin août. Souhaitant garantir la sécurité des femmes dans l’espace public, l’édile ne voulait pas que celles-ci aient « à traverser un parking, qui ne pourra pas être totalement sécurisé », et notamment « à des heures avancées de la nuit ».
Présence humaine et gardiennage des parkings la nuit
Jérémy Roques, président du groupe de gauche « UNIS pour Metz » et chef de file de l’opposition, est sceptique. Il considère que « ces places ne règlent pas le souci de sécurité dans les parkings », estimant en outre que cette proposition n’est qu’une « mesure d’affichage », ainsi que le rapporte encore BFMTV. « La solution doit passer par la présence humaine et le gardiennage des parkings la nuit », assure-t-il encore.
Au micro de France Bleu, une habitante de Metz a expliqué qu’elle utilise ces fameuses places réservées aux femmes « quand elles sont libres ». Elle avoue néanmoins avoir « toujours peur » dans le parking Saint-Thiébault où elle gare régulièrement son véhicule. « On croise de drôles d’individus assis à l’entrée, devant les barrières. Qu’est-ce que ça va changer pour moi si je me gare à une place réservée aux femmes ? » s’interroge-t-elle.
Regrettant le manque de sécurité dans le parking Saint-Thiébault, un couple a également expliqué à France Bleu y avoir déjà vu « des personnes se droguer dans les allées ou faire leurs besoins dans des coins plus sombres ». Une autre habitante de la ville déplore le manque de caméras de surveillance. Deux autres femmes soulignent également que, ce qu’il faudrait pour qu’elles se sentent « plus en sécurité » ce sont « des caméras qui filment en direct 24h/24h et qui sont visionnées en même temps ». Et c’est effectivement un point sur lequel la mairie de Metz, qui est en lien avec les exploitants des parkings souterrains, travaille.
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