La ville de Nice a été autorisée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) à tester un système de reconnaissance faciale sur la voie publique via ses caméras de vidéo-protection, a indiqué lundi son maire Christian Estrosi.
La ville va ainsi tester pendant deux jours le logiciel de reconnaissance faciale les 19 et 20 février, dans l’enceinte du carnaval de Nice dont la 135e édition a commencé samedi, a précisé M. Estrosi lors d’une conférence de presse, soulignant qu’il s’agissait d’une « première en France » sur la voie publique.
A l’issue de cette expérimentation, un rapport sera remis à la CNIL dans un délai de deux mois.
Nous avons reçu le 15 février, pour la première fois, l’autorisation d’expérimenter la reconnaissance faciale durant le @nice_carnaval. Nous devons utiliser toutes les innovations possibles au service de notre sécurité ! #Nice06 pic.twitter.com/jl4cq8NmeE
— Christian Estrosi (@cestrosi) February 18, 2019
Concrètement, l’expérimentation va permettre de tester différents scénarios, comme celui d’un enfant perdu dans la foule, d’une personne âgée vulnérable elle aussi égarée ou encore d’une personne dite « d’intérêt », c’est-à-dire recherchée, en mettant en œuvre six caméras de vidéo-surveillance positionnées sur le périmètre de test, limité à une partie de l’enceinte du carnaval.
Encadré par la CNIL, le test consiste à demander à un millier de volontaires venant au Carnaval de jouer le rôle de « cobaye » et d’accepter le principe de la reconnaissance faciale, ce qui permettra ensuite de rechercher parmi eux des personnes disparues ou suspectes dont les opérateurs de vidéo-surveillance auront la photo.
Les personnes qui ne seront pas volontaires auront le visage flouté et ne seront pas reconnaissables sur les images.
A l’issue de l’expérimentation, nous établirons un rapport et une proposition de loi qui doit permettre de faire évoluer les lois Informatique et Liberté de 1978 et celle sur la vidéosurveillance de 1995. #reconnaissancefaciale #videoprotection
— Christian Estrosi (@cestrosi) February 18, 2019
La CNIL a également imposé la pose de panneaux informatifs pendant cette expérimentation.
Le logiciel « Any Vision » utilisé permet notamment, indique Jean-Philippe Claret, président de Confidentia qui dispose de sa licence, « de reconnaître quelqu’un même si la photo a trente ans » ou encore de reconnaître une personne passant de profil près d’une caméra, même si la photo fournie est de face.
M. Estrosi a rappelé que la ville de Nice comptait 2 350 caméras, soit une pour 145 habitants. Il se bat depuis 2016 pour faire modifier la législation sur l’utilisation de la reconnaissance faciale. À l’occasion de l’Euro 2016 de football, quelques semaines avant l’attentat de Nice sur la promenade de Anglais, il avait déjà demandé sans succès au gouvernement l’autorisation d’utiliser cette technique à l’entrée de la fan zone installée dans sa ville.
L’expérimentation se déroulera pendant plusieurs dates du @nice_carnaval avec comme objectifs
• D’améliorer les contrôles d’accès
• De détecter 1 personne d’intérêt au milieu d’une foule
• De retrouver une personne d’intérêt sur la voie publique lors des passages aux portiques— Christian Estrosi (@cestrosi) February 18, 2019
Plus récemment, en décembre, il avait demandé au préfet de lui fournir la liste des « fichés S » de sa ville, afin de « pouvoir suivre toutes les allées et venues, dans les transports en commun, dans les artères, dans les lieux publics, des individus en question », via un logiciel de reconnaissance faciale qui serait relié à l’ensemble des caméras de la ville.
D. S avec AFP
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