L’abattoir pointé du doigt par L214 en Dordogne finalement suspendu, annonce Didier Guillaume

Par Epoch Times avec AFP
28 février 2020 12:38 Mis à jour: 28 février 2020 19:12

L’abattoir de veaux Sobeval de Boulazac du groupe néerlandais VanDrie en Dordogne s’est vu retirer son agrément et a été suspendu, a annoncé ce vendredi Didier Guillaume ministre de l’Agriculture.

« Ce matin j’ai décidé de suspendre l’agrément de cet abattoir« , a déclaré le ministre depuis le Salon de l’agriculture. « J’annonce non pas sa fermeture mais la suspension de cet abattoir. Dès que des mesures correctives seront proposées par ses gestionnaires, cet abattoir pourra reprendre son fonctionnement ».

L’association de défense des animaux L214 avait demandé le 20 février la fermeture du site, après diffusion d’une nouvelle vidéo montrant selon elle des infractions « multiples ». La préfecture de la Dordogne a ensuite assuré que le visionnage des images ne permettait pas d’établir de « non-conformité à la réglementation ». 

« La brigade nationale vétérinaire s’est rendue sur place car la qualification de non-conformité ne se fait pas sur des vidéos mais sur du concret », a ajouté le ministre qui avait entre-temps sollicité une enquête sur place. « À la lumière des premiers éléments qui me sont remontés hier soir, les deux experts nationaux du ministère mettent en évidence des problèmes de formation des salariés de l’abattoir ». « Il semblerait que cela ait pu jouer un rôle dans cette situation », a poursuivi le ministre qui reconnaît des « dysfonctionnements » mais ne donne pas plus de précision.

3 400 veaux abattus par semaine

Cette vidéo a été tournée en novembre-décembre à l’abattoir Sobeval de Boulazac, du groupe néerlandais VanDrie, un abattoir habilité pour les types d’abattage standard, qui concerne 70% de son activité, ainsi que casher et halal (30%). Avec 3 400 veaux abattus par semaine, soit 24 000 tonnes de viande, l’abattoir est le plus grand de Dordogne, mais de taille moyenne à l’échelle nationale.

Abattoir Sobeval, novembre/décembre 2019. Un veau tente de fuir. (Photo : crédit/ L214)

Des « tirs mal ajustés »

L214 a dénoncé des « étourdissements réalisés en violation de la réglementation », avec la tête des veaux pas totalement immobilisée au moment de l’étourdissement, donc des « tirs mal ajustés », des animaux blessés mais conscients, et des « contrôles de l’inconscience et de l’insensibilité des veaux quasi-inexistants ».

Abattoir Sobeval – novembre/décembre 2019. 3 400 veaux sont tués chaque semaine, à une cadence d’environ 90 veaux à l’heure.  (Photo : crédit /L214)

Des mails compromettants

Le ministère a également ouvert une enquête interne pour comprendre comment des échanges de mails entre hauts-fonctionnaires sur le sujet ont pu se retrouver entre les mains de l’association L214 mais M. Guillaume n’a fait aucun commentaire sur ces investigations actuellement en cours.

 

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