Le niveau d’absentéisme a connu un taux record en 2022, plus élevé encore qu’il ne le fût au plus fort de la crise du Covid-19 en 2020. Un phénomène qui s’explique, selon une étude, par une insatisfaction grandissante au travail. Cette explosion des arrêts maladie n’est, en revanche, pas sans douleurs pour les comptes de la Sécurité sociale.
Les bureaux sont de plus en plus désertés et ce n’est pas la faute au télétravail. Selon le baromètre de l’absentéisme et de l’engagement, réalisé par Ayming et AG2R La Mondiale, la part des salariés qui ont été absents au moins une fois dans l’année atteint un niveau record en 2022, à 47%, alors que ce chiffre se situait à 41%, en 2020, en pleine crise sanitaire. Depuis l’épidémie de Covid-19, le taux d’absentéisme sur l’ensemble des travailleurs a, en outre, augmenté de 21%, montant à 6,7% alors qu’il était deux ans plus tôt de 5%.
Coût des arrêts maladie à 15,7 milliards en 2022
En 2022, la durée d’absence par salarié a été évaluée en moyenne à 24,5 jours en moyenne sur l’année. Concrètement, cela signifie que pour une population active française d’environ 22 millions de salariés en CDI, plus de 1,5 million de Français ont été absents toute l’année.
De quoi inquiéter le gouvernement, qui cherche actuellement à réaliser des économies. « Nous avons eu en 2022 8,8 millions d’arrêts maladie en France, contre 6,4 millions dix ans plus tôt », s’était alarmé mi-juin le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lors des assises des finances publiques. Selon la commission des comptes de la Sécurité sociale, le coût des indemnités journalières pour ces arrêts maladie s’est élevé pour l’année 2022 à 15,7 milliards d’euros, un montant en hausse de 13 % par rapport à 2021 et de 10,7 % en moyenne par an entre 2019 et 2022.
Pour limiter le nombre d’arrêts délivrés, l’Assurance maladie avait d’ailleurs amorcé une campagne de contrôle des médecins prescripteurs, suscitant, en juin, une levée de bouclée du syndicat des médecins généralistes dans un communiqué au vitriol. Dénonçant une « mise sous objectifs » et une « pression psychologique de plus et de trop », MG France avait fustigé une mise en cause des « médecins généralistes traitants comme boucs émissaires alors qu’ils subissent déjà les pires contraintes avec la baisse de leurs effectifs ».
De son côté, dans la même optique, le gouvernement avait voulu migrer une partie du coût des arrêts de travail vers les entreprises, ce qui avait donné lieu, là aussi, à une levée de boucliers venant cette fois-ci de la part des chefs d’entreprises. Bercy avait donc décidé de mettre de l’eau dans son vin dans l’attente de négociation avec patronat et syndicats.
Mal-être au travail
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, président d’honneur du Medef, « il y a un problème d’arrêts de travail de complaisance », mais « il y a aussi des questions de mal-être et de mal-être au travail ». Une analyse qui fait écho aux conclusions de l’étude susmentionnée : le taux élevé d’absentéisme pourrait être « un des signes avant-coureurs d’une insatisfaction au travail », relèvent ses auteurs. À noter que ce phénomène d’absentéisme s’explique aussi, pour une partie, par les contaminations au Covid-19 : « Les arrêts liés à ce motif ont principalement duré une semaine ou moins », détaille-t-elle.
Toutefois, bien que « tous les secteurs d’activité voient leur taux d’absentéisme augmenter », des disparités entre secteurs sont constatées, par exemple dans le secteur de la santé où le nombre d’absents a diminué tandis qu’il s’est élevé dans les services ou les transports. Par ailleurs, si toutes les classes d’âges sont concernées, les jeunes sont la catégorie qui décompte le plus d’absences. En effet, 20% des absents de moins de 30 ans ont eu au moins trois absences en 2022, contre 15% des plus de 51 ans. Et ce, dans un contexte où les seniors sont plus susceptibles de se mettre en arrêt de travail : 8,65% des salariés de plus de 51 ans ont été absents au moins une fois en 2022, contre 5% des moins de 30 ans. Un taux d’absentéisme chez les plus âgés perçu comme « préoccupant » dans l’étude, « d’autant plus dans un contexte d’allongement de la durée des carrières ».
Vers des hausses d’impôts ?
Si l’heure est au sein du gouvernement à la réflexion sur les pistes d’économie à réaliser, elle l’est aussi pour identifier de nouveaux moyens d’augmenter les recettes fiscales de l’État par le biais de nouvelles taxes, qui pourraient bien voir le jour en 2024 dans le cadre du projet de loi de finances.
Comme le rapporte Capital, les autoroutes pourraient ainsi faire l’objet d’une taxation spécifique, de même que les billets d’avions, tandis que la fiscalité sur les véhicules d’entreprises seraient alourdis. Par ailleurs, les secteurs du BTP et de l’agriculture risqueront de devoir faire leurs adieux aux avantages fiscaux liés au gazole non routier. Autant dire que la baisse des impôts promise de longue date par l’exécutif ne semble pas être pour tout de suite, confortant ainsi la France dans sa place de championne des taxes et prélèvements au sein de l’Union européenne.
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